Sonia restait silencieuse. Si on faisait le compte des minutes de sa vie, on découvrirait certainement qu'elle avait passé toute son existence à se taire. Que les compagnons de ses conversations étaient les vaches, le chat et le chien. Les prés, la rivière et les objets. Elle est assise à présent, jeune et rose, avec ses yeux vairons, élancée comme un peuplier, fraîche comme des draps séchés au grand air tout juste ramassés. Elle se rapproche de la fin de sa vie. Elle s'approche de la fin de son récit.