Saint-Jean d'Acre est assiégée. le lecteur assiste aux efforts dérisoires des Templiers pour empêcher, puis retarder, l'inéluctable.
La BD présente la chute de Saint-Jean d'Acre, mais il restera plusieurs places occupées par des chrétiens en terre musulmane, ensuite. Etle siège auquel le lecteur assiste n'est pas toujours clairement défini. Il semble que ce soit l'ultime siège, celui de la forteresse templière, qui résistera 10 jours et permettra à 10.000 habitants de partir par la mer, et située à l'extrême pointe sud-ouest de la cité fortifiée. Par ailleurs, les musumans avaient énormément de troupes (220.000) et de nombreuses macines de guerre, que l'on ne voit pas.
Ces petits couacs historiques, sans réelle gravité, sont pourtant perturbants dans la mesure où la BD s'enveloppe clairement dans un contexte historique. On passe tour à tour du récit à L Histoire, mais ni l'un ni l'autre ne convainquent en fait.
Rayon dessin, les belles aquarelles du premier tome sont maintenant surlignées de noir. Cela renforce la puissance du dessin (qui reste de fort bonne qualité), mais cela diminue la portée poétique des planches. Cela dit, on est dans une BD médiévale où le combat prime, contrairement au premier tome. C'est donc moins dommageable.
Le reste du tome est constitué par le procès en sorcellerie qui est fait à Elisea, avec de nombreux coups de théâtre plutôt bien pensés. Et le lecteur assiste à la fin de l'ordre des Templiers.
J'ai apprécié comme dans le tome 1 les cases sans texte. le dessin est suffisamment fin et parlant pour se passer de commentaire (même si les explications se font plus denses vers la fin). Ilaria Trondoli est à la fois au dessin et au scénario, et sa biographie mentionne son admiration pour Hermann, ce qui ne surprendra personne, car la filiation me semble assez évidente. On pourra donc lorgner des références tant du côté des Chemins de Malefosse... que des Tours du Bois-Maury (fatalement).
Du trésor noir, il est finalement peu question. On apprend un peu, on en perçoit l'importance, mais cela manque d'ampleur, de percutant. Boucler l'histoire en 2 tomes, c'est sans doute trop court. Il y avait matière à développer, àmha.
Bref, cette BD souffle le chaud et le froid. Cela dit, les éditions Paquet font preuve de beaucoup de courage en éditant ce genre de BD.
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Fin du XIIIè siècle. Saint Jean d'Acre est le dernier bastion en terre sainte que les Occidentaux tiennent encore. L'Ordre du Temple y est, mais plus pour longtemps. Les Sarrasins progressent.
Il faut sauver le Trésor Noir, ou simplement "Le Noir"...
De Rome, un prélat est envoyé. Mais chevauche également Luc de Ridefort, templier expulsé de Saint Jean d'Acre 10 ans plus tôt. Accompagné d'un compagnon, Luc de Ridefort va faire la rencontre de Nathan, un vieux commerçant juif, et d'Elisea, sa fille. Ensemble, après quelques péripéties où l'ostracisme dont sont victimes les Juifs au Moyen-Âge, ils feront route vers Saint Jean d'Acre.
Qu'en penser? J'ai aimé... le dessin, fait d'aquarelle non surlignée de noir, ce qui rend les planches évanescentes parfois, troublantes souvent... il faut s'y habituer, mais le rendu visuel est plutôt intéressant. Surtout cette absence de trait noir. Malgré cela, par de souci à reconnaître les protagonistes. J'ai aussi beaucoup aimé ces cases sans texte, qui se suffisent à elles-mêmes. C'est intelligent. Il se dégage une belle sobriété de ces planches, ce qui n'est pas du luxe, car pour suivre le récit, il faut parfois s'accrocher. On passe d'un lieu à un autre sans préavis. Sans mention qui permettrait de se situer d'emblée.
L'auteure multiplie les angles de vue très différents, plongés, contre-plongés... c'est audacieux et les perspectives sont bien rendues. Pas toujours évident.
Les péripéties de voyage évoquées plus haut sont superflues à mon avis. Elles ajoutent un peu de contenu en donnant l'atmosphère, le goût de l'époque, mais elles ne semblent pas vraiment avoir de rapport avec la quête de Luc de Ridefort, et donc cela empêche de creuser cette intrigue autour du Noir, qui reste assez obscur (si vous me permettez ce jeu de mot).
Une demi-découverte, donc.
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