Ionel Jianou

Petite monographie qui condense l'essentiel de l'oeuvre et des batailles de Rodin qui fut beaucoup contesté:



"Nul artiste ne fut plus contestéa, plus outragé que Rodin. Et nul artiste n'eut aussi fervents et fidèles admirateurs. Le combat acharné, livré autour de son oeuvre,a duré quarante ans, depuis la campagne menée en 1877 contre sa statue -L'Age d'Airain- , jusqu'à celle qui en 1916, essaiera d'empêcher la création du Musée Rodin.

Anatole France écrivait en 1900: "L'injure et l'outrage furent le premier loyer du génie et Rodin n'en eut, après tout, que sa part légitime." (...)

La statue de Balzac- refusée en 1898 par La Société des Gens de Lettres-déclencha des attaques d'une violence extrême. Rodin fut appelé en dérision "le Michel-Ange du goître".



Cette sculpture monumentale, d'une expressivité infinie, j'ai le bonheur de l'admirer régulièrement, lorsque je me rends à la Librairie Tschann, entre le Bd Montparnasse et Notre-Dame des Champs...



Cette statue de Balzac est le chef-d'oeuvre de Rodin. Par son audace et sa vitalité, elle ouvre la voie à la sculpture moderne....



C'est une étude passionnante sur celui, qui a l'instar des Impressionnistes, a révolutionné la sculpture. Je transcris un dernier passage de Ionel Jianou, car son style est aussi expressif et élégant que l'oeuvre dont il parle. Rappelons que Ionel Jianou, d'origine roumaine a rédigé et publié un grand nombre de textes concernant les sculpteurs et la sculpture, comme Brancusi, Zadkine, Bourdelle, Lardera, Henri Moore, Jean Arp, etc.





"Le balzac forme un bloc. Ses ligne de force sont des poussées intérieures de la matière, qui dans l'escalade des plans, montent vers le sommet.



Rien de plus immuable que cette forme qui a la solidité d'un menhir, défiant l'usure du temps, et pourtant quel élan irrésistible, quel mouvement puissant animent la matière tourmentée et lui accordent une éblouissante viatlité ! (...)

Car -Le Balzac- n'est pas seulement un superbe morceau de sculpture. Il a aussi une signification spirituelle, il incarne la force impétueuse du génie. C'est la conscience arrivée à sa plus haute expression: l'homme est devenu le rival des Dieux par son pouvoir de créer la vie" (p.96)



De nombreux clichés en noir illustrent ce petit ouvrage, et une chronologie clôt cette monographie de qualité...