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Citation de LiliMatoline


Chapitre 5 :
Cheyenne
«…Depuis que nous nous sommes croisés ici, Creed s’ingénie à se foutre de moi. Et parvenir à conserver mon calme devient chaque jour plus compliqué…
— Tiens, tiens, tiens ! Notre-Dame de l’Immaculée Conception… Et en belle compagnie qui plus est… Tu nous présentes, chérie ?
Et c’est reparti pour un tour !…
— Ali, je grommelle à contrecœur, j’ai l’immense honneur de te présenter Creed Taylor. Mais si, tu sais bien ? L’un des grands noms du capitalisme américain ! Et l’un des gros donateurs de la campagne présidentielle de Donald Trump ! Je t’assure que Creed a des idées absolument fascinantes sur la meilleure façon de gérer le pays. J’aurais adoré pouvoir en discuter avec lui, d’ailleurs, mais comme il a toujours méprisé les bouseux de notre espèce, il a limité nos échanges au plus strict minimum. Bien sûr, c’est dommage, parce que je suis sûre qu’à son contact, j’aurais tellement appris !
Je pousse un soupir faussement résigné avant de conclure d’un « mais bon, c’est comme ça ! » et de me réadosser à mon bain de soleil.
Je pense que ni Alithia ni Creed ne s’attendaient à une telle sortie… Après un instant d’hésitation, ma sœur lui tend la main avec un rictus narquois.
— Vu ce que vient de dire Cheyenne, je me sens vraiment honorée.
Ébranlé, Creed la salue en silence avant de me fixer d’un œil soudain intéressé.
— Sa Sainteté semble en forme aujourd’hui…
Nous nous jaugeons un long moment, mais manque de bol pour lui, j’ai toujours été imbattable au petit jeu du je-te-tiens-tu-me-tiens-par-la-barbichette. Je prends soin de fixer l’arête de son nez et ne baisse pas les yeux. Amusé, il s’empare d’une chaise et vient s’asseoir en face de nous. Il incline la tête, m’étudie encore quelques instants puis se retourne vers Alithia.
— Comment la trouvez-vous ? lui demande-t-il soudain. Mieux, n’est-ce pas ? Quand on nous l’a amenée, il y a quinze jours, je vous assure qu’elle n’était pas belle à voir.
Ses paroles me prennent de court : M. Connard-avec-un-grand-C s’est donc aperçu de mon état à mon arrivée ici ?
— Tout à fait d’accord, monsieur Taylor, approuve Alithia d’une voix exagérément polie.
— Je vous en prie, pas de chichis entre nous : appelez-moi Creed. « Monsieur Taylor » me donne l’impression qu’on parle de mon père ou de mon grand-père. Je n’ai que 29 ans, vous savez !
Il a annoncé son âge d’un air satisfait. Manifestement, il est très fier de peser plusieurs milliards de dollars, et ce alors même qu’il n’a pas 30 ans. Néanmoins, il peut ! Même si ça me fait peut-être mal de l’admettre…
— Quel dommage que vous ayez un tel a priori négatif vis-à-vis de nous, Creed ! reprend Alithia avec son plus beau sourire. Je crains que cette prévention n’empêche ma petite sœur de s’élever à votre précieux contact.
Un bref instant, il l’évalue du regard avant de se fendre d’un sourire chaleureux.
— Peut-être que je voulais lui laisser le temps de s’acclimater ? Quand je fais la connaissance de quelqu’un, je prends rarement des pincettes, et il m’a semblé que notre charmant petit rossignol n’était pas encore en état de subir mon sens de l’humour tout… personnel.
Non mais quel prétentieux ! S’il pense que je vais le laisser parler de moi comme d’une imbécile incapable de se défendre, il se met le doigt dans l’œil !
— Hum… Ainsi donc, toutes ces piques depuis mon arrivée, ça n’était qu’une mise en bouche ? Ah ben ! me voilà rassurée ! Parce que tu vois, j’avais tendance à te trouver insipide. Intelligent, certes, mais insipide.
Il se retourne vers moi, interloqué...»
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