Refusant d’admettre que nous sommes en représentation, au point de nous abuser nous- mêmes, il nous est difficile de démasquer les autres, lorsqu’ils se révèlent excellents acteurs.
C’est très exactement ce qui s’est passé pour Mansour. Au
point que je ne sais plus qui était le véritable Mansour : le gentil garçon, un peu maladroit, voire complexé, des débuts ou l’homme inflexible et cruel des derniers temps. À moins qu’il n’ait été dès le début pareil au caméléon, changeant de couleur au gré des circonstances avec une stupéfiante aisance ; ou qu’il n’ait eu en lui une double personnalité ayant, jusque- là, échappé à tout le monde, qu’explique peut- être le secret de sa naissance.