Isabelle Kichenin

Sélection Prix Flamboyant 2021



Mon agréable surprise du mois!



Posons un décor..

Je ne suis pas une adepte d'autobiographie. Je partais sur cette lecture à reculons. Je m'attendais à tout sauf à lire un bijou livresque.

Isabelle Kichenin réussit un sacré tour de force.



Verdict : Immense coup de cœur!



Passé/Présent dans un même roman.

Donner un passé à son "bourreau" pour le rendre humain.

Montrer l'évolution positive de la femme dans le présent.

Passé pour la fiction.

Présent pour la réalité.

Passé, Lucien grandit sous nos yeux.

Présent, Isabelle s'apaise sous nos yeux.

Lucien face à Isabelle pendant 180 pages...



Que ce soit passé/présent, j'ai été conquise.

Un roman biographique intime et distant en même temps.

Isabelle nous ouvre son âme en gardant une certaine pudeur.

Une belle rencontre livresque où l'on découvre une femme qui recadre sa vie malgré le chemin tortueux parcouru.

Une plume en finesse, franche et rythmée.

Un récit fluide. Aucunes redondances. Une fil conducteur parfaitement maitrisé.

Il se dégage beaucoup de tendresse et de respect.



A travers Karma, il y a un message d'espoir pour les "victimes" d'abus sexuels.

Il peut permettre de libérer la parole sur un sujet tabou sans ressentir la honte.



Merci Les Editions du Poisson Rouge pour ce SP.

Merci Isabelle pour nos échanges.

Il y a certains romans qui ne vous lâche pas, qui vous touche au plus profond de votre être pour laisser une trace invisible, mais bel et bien présente. C'est le cas avec ce court et superbe roman qu'offre Isabelle Kichenin. De celui-ci, elle aborde non seulement les violences faites aux enfants, mais pose la question de l'après. Comment se construire une fois adulte ? Quelles sont les répercussions ? En mettant en scène le trio que compose Mathilde, professeure de lettres à l'université, Damien son prometteur élève et sa petite-amie Marie en proie à des pulsions destructrices, l'auteure touche avec intelligence une corde sensible sans tomber dans le larmoyant. C'est avec une plume poétique à la fois crue et délicate, qu'elle bouleverse et interroge la société réunionnaise, à cheval entre conformisme et modernité. Touchant !



Mathilde, quarantenaire et professeure de lettres universitaire refuse l'amour. Dégoûtée par sa précédente relation, en rejet d'elle-même, elle se surprend à regarder de nouveau ce corps si désirable qui désormais lui appartient. Comme une réponse à ce désir si nouveau, elle est progressivement séduite par Damien, un de ses élèves les plus brillant, lui aussi en proie à des doutes personnels. Protecteur de Marie, sa jolie, mais néanmoins perturbée petite-amie, celui-ci brûle inexorablement de désir pour Mathilde. Trio victime de traumatismes d'enfances, ceux-ci amorcent un dialogue des corps et tentent de se réconcilier avec eux-mêmes et un passé trop encombrants. Qui de Mathilde ou Marie, Damien choisira-t-il ? Mathilde, parviendra-t-elle à s'accepter ? Marie, pansera-t-elle ses blessures ? 



Au-delà de cette histoire d'amour, il faut y voir une réflexion sur le poids du passé et les conséquences des actes. A travers ces trois protagonistes et la violence infligée aux enfants comme fardeau, Isabelle Kichenin délie les langues et propose de se pencher sur l'adulte. Ou comment il est important d'appréhender son passé pour mieux construire son futur. Mieux se connaître pour, enfin, s'accepter.



L'amour apparaît alors comme une évidence inabordable, une délicieuse libération après le naufrage d'une enfance volée. A la fois poétique et violente, la délicatesse des mots choisis vibre comme une ode à la vie, une renaissance pour ces personnages où la complexité de leur situation est inscrite dans leur chaire. 



De ces pages, on comprend que rien n'est tout blanc ou noir, mais bordé de nuances comme avec le personnage de Marie. Cette fille, qui se donne, provoque et blesse n'est-elle pas avant tout la victime d'une société sourde ? Tous jugés, mais jamais compris, Mathilde, Damien et Marie ne sont finalement que les proies d'une société engluée dans une loi du silence ayant pour principe de ne pas gêner.



De cette écriture bienveillante comme elle aime s'y adonner, l'auteure signe un premier roman réussit, humain et émotionnellement intense. Bravo !
Lien : http://bookncook.over-blog.c..

Pour un premier roman, on assiste là à un début prometteur. La couverture nous promet une histoire pleine de sensualité, c'est le cas, mais la violence s'y invite pour raconter les traumatismes de l'enfance, de la vie. Les personnages sont gourmands du bonheur qui les frôle, qui leur échappe. Le roman révèle ce besoin de se connaître, de savoir d'où l'on vient pour mieux savoir où l'on va. Ce roman se lit très vite, mais je n'en suis pas déçue.

Coup de coeur pour Karma, deuxième roman d’Isabelle Kichenin qui livre un double récit : celui du destin de Lucien Kundi – double littéraire de son propre père – mais aussi le sien, petite fille grandie auprès d’un homme en perpétuel exil.

En recevant le dossier de pupille de l’État de son père, Isabelle Kichenin a été ébranlée : elle tenait entre les mains l’enfance d’un père et pourtant si peu d’éléments. Alors elle a rempli les silences, écrit, imaginé comme pour enfin donner une histoire à ce père avec qui elle partage le goût de la littérature, le plaisir des mots, la beauté de l’imaginaire.

L’autrice réunionnaise réhabilite ce père disparu trop tôt et dont l’histoire a, par le passé, été effacée. Enfant abandonné, pupille de l’État, le jeune Lucien grandit en Bourgogne, loin de son île natale qu’il a attachée au coeur. Petit garçon trop noir pour la métropole, homme trop « zorey » pour ceux de son île, Lucien semble sans cesse avoir une identité à construire et au fond du cœur, une part manquante à combler. L’histoire d’un abandon, l’histoire d’un arrachement, l’histoire d’un retour et une vie à chercher à s’inscrire pleinement au monde.

Mais les héros de l’enfance ont aussi leur part d’ombre. En parallèle de l’histoire de son père d’écriture, Isabelle Kichenin se libère aussi des démons qui, broyant l’enfance et l’innocence, laissent des traces indélébiles dans les cœurs et les corps. Parce que nous sommes aussi le fruit de notre histoire familiale, l’autrice fait émerger les liens entre le destin de ses parents et le sien, ricochets d’exil et d’amour blessé. Une histoire de karma ?

Dans ce roman qui est aussi le journal d’une prise de conscience aiguë se mêlent inextricablement fiction et intime, parcourant les chemins sombres du mal amour et de la violence, cheminant vers la lumière, celle d’un apaisement enfin trouvé. La plume d’Isabelle Kichenin confère à ce texte une petite musique à trois temps, comme si le rythme ternaire du maloya toujours planait sur ces histoires de père et de fille dont les âmes, assurément, sont baignées par le scintillement de l’océan Indien et le souffle des alizés. Roman hommage, roman de la résilience aussi, Karma fait œuvre d’exutoire, pansant des blessures dans lesquelles Isabelle Kichenin puise ses nouvelles forces de femme et d’autrice.
Lien : https://31rstfloor.wordpress..

Je remercie vivement Isabelle Kichenin et les éditions poisson rouge (diffusion Hachette), pour m’avoir fait découvrir ce magnifique roman.



Coup de projecteur sur ce voyage littéraire sensible et intimiste !



Isabelle Kichenin, découvre vingt après la mort subite de son père, le dossier « pupille de l’État » de celui-ci. A sa grande surprise, très peu d’éléments le composent ! Bouleversée, elle décide de surmonter son désappointement et de s’investir dans une quête identitaire, afin de mieux connaître son père. L’auteure nous livre ici une histoire poignante, salvatrice et nous entraîne sur des chemins parallèles entre le réel et l’imaginaire.



Isabelle Kichenin va braver ses peurs, ses interrogations et fouiller le passé d’un père disparu trop tôt. Que va-t-elle y découvrir ?



J’ai beaucoup apprécié l’écriture fluide et à fleur de peau d’Isabelle Kichenin, où se mêlent émotions, souvenirs et fiction. L’auteure réunionnaise, partage sa propre histoire de manière originale et audacieuse. Elle redonne vie à son père sous les traits de Lucien Kunti, personnage fictif. On suit les pas de ce jeune garçon, abandonné, déraciné, loin de son île natale La Réunion, à la recherche de son identité. En métropole, Lucien est confronté au racisme, aux rigidités de la religion catholique, à l’amour impossible, et à l’intégration difficile en famille d‘accueil.



Sur fond de Maloya* qui résonne sur l’océan indien, l’auteur se libère de ses démons et efface ses « cicatrices ». Un deuil est parfois nécessaire pour comprendre et accepter ses origines et l’écriture est une excellente thérapie.



Karma, un roman à découvrir !



Maloya : type de musique, de chant et de danse de l’île de La Réunion.

Livre lu dans le cadre de Masse Critique

Ce roman autobiographique est construit autour de 2 histoires qui évoluent en parallèle.

D'un côté Isabelle, en questionnement profond sur sa vie avec une part importante du rôle de son père et de l'autre ce père, pupille dont elle ne sait rien et à qui elle construit une histoire.

C'est joliment écrit, elle nous conduit facilement dans son univers rempli d'images et de rêves, mais je ne suis pas parvenue à connecter les 2 histoires ni à comprendre réellement le choix de ce titre. Je suis restée sur ma faim

C'est un roman que j'ai choisi par hasard lors d'une masse critique Babelio. Je ne connaissais ni Isabelle Kichenin ni la maison d'édition mais le titre m'a intriguée...

L'histoire se déroule sur deux plans parallèles entre le passé et le présent, entre l'imaginaire et le réel. L'autrice imagine la vie de son père sur base d'un dossier de pupille quasiment vide. Entre émotions et réparations.

J'ai beaucoup apprécié ce roman et le style d'écriture. C'est une histoire à laquelle je ne m'attendais pas et j'ai trouvé l'approche originale. Les mots sont prenants et touchants dans cette histoire de reconstruction personnelle.

Merci à Babelio pour cette belle découverte. Merci à la maison d'édition Poisson Rouge.oi