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Citation de Diana573


Des casseroles et divers ustensiles de cuivre bien astiqués étaient accrochés contre les murs, et des jambons et des saucissons descendaient du plafond. Une agréable odeur de nourriture en train de mijoter flottait dans l’air. Gavriel en eut aussitôt l’eau à la bouche. Trois personnes officiaient là, devisant joyeusement. Leurs rires s’interrompirent à la vue des nouveaux arrivants.
– Voici le nouvel aide, annonça Firsid d’une voix sèche. Il remplacera votre imbécile de fils jusqu’à son rétablissement.
Il jeta alors un regard méprisant vers le garçon d’une vingtaine d’années qui était assis à table, occupé à trier des légumes. Un gros bandage entourait sa main droite. Même assis, on devinait qu’il était grand et bien charpenté. Des cheveux d’un roux sombre lui tombaient dans les yeux. Ignorant l’insulte, il dévisagea Gavriel d’un œil intéressé. Non loin de lui, une grosse dame d’un certain âge était affairée devant un meuble qui parut étrange à Gavriel. Façonné de métal noir, il était lourd et haut. Des marmites étaient posées dessus, manifestement pleines de nourriture en train de cuire. La cuisinière adressa à Gavriel un sourire de bienvenue qui disparut dès que son regard revint sur Firsid.
– Grand merci, Monsieur le lieutenant, répondit-elle d’un ton peu chaleureux. Il va nous être bien utile.
Firsid désigna un homme aux cheveux gris qui était occupé à découper un chou.
– Voici Bernios, indiqua-t-il pour Gavriel. C’est de lui que tu recevras tes ordres.
Et sans prendre la peine de saluer quiconque, il sortit de la pièce et referma bruyamment la porte derrière lui. Il y eut un moment de silence, puis la cuisinière pointa sa cuillère vers la porte de la cuisine et s’écria :
– Va au diable, Firsid le fielleux ! Et qu’il te fasse bien griller le fondement !
Aussitôt, les deux autres éclatèrent d’un grand rire. Satisfaite de s’être soulagée ainsi, la femme se tourna vers Gavriel avec un bon sourire.
– Bienvenue dans cette humble cuisine, mon petit. Comment t’appelles-tu ? As-tu faim ?
Et sans même lui laisser le temps de répondre, elle ajouta en secouant la tête d’un air désapprobateur :
– Dieu que tu es maigre ! Ils ne te nourrissent donc pas, aux écuries ?
Gavriel ne put s’empêcher de sourire devant cette avalanche de questions. Par sa sollicitude, cette femme lui rappelait Nani Arinda. Ses cheveux blonds mêlés de gris étaient relevés en chignon grâce à des peignes en écaille. Quand Gavriel se fut présenté, la cuisinière fit de même.
– Je m’appelle Amalie, et voici notre fils, Tjim, dit-elle en désignant fièrement le garçon aux cheveux roux. Assieds-toi. Tu vas commencer par manger une bonne écuelle de soupe bien chaude. Et pas question de parler besogne avant que tu ne l’aies toute avalée !
Enchanté, Gavriel s’empressa de s’asseoir. Il considéra avec avidité l’écuelle fumante qu’elle déposa devant lui. Elle lui tendit une cuillère en bois.
– Eh bien, qu’attends-tu ? La nourriture ne va pas grimper toute seule dans ta bouche, se moqua-t-elle gentiment.
Gavriel saisit la cuillère et se mit à manger. La soupe était si bonne qu’il ne leva pas le nez avant d’avoir vidé toute son écuelle. Amalie, qui l’observait d’un air attendri, lui en resservit une deuxième.
– Tiens, vide donc encore celle-ci. M’est avis qu’il va en falloir un certain nombre pour te remplir l’estomac.
Et, alors que Gavriel reprenait sa cuillère, Bernios lui fit un clin d’œil tout en glissant d’un air complice :
– Comme tu peux le constater, jeune Gavriel, contrairement à ce que cet imbécile de Firsid a annoncé, ce n’est pas moi le chef dans cette cuisine.
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