Sainte-Marine, c'est l'odeur de l'eau (dans la langue coréenne, c'est par ces mots, hyangsu, qu'on définit la nostalgie). Sur la cale, au départ du bac, le long des quais, une odeur mêlée de piquant, d'acide, de pourri, d'âcreté végétale, de "bouette", de mazout, et la couleur de l'eau, sombre à la marée haute, transparente et presque jaune quand le reflux faisait apparaître les bancs de sable. Je ne me souviens pas des mots que les gosses disaient en breton, pour la pêche, juste quelques-uns, a-paoelev pour aller à la godille, krog eo pour jeter la ligne, higenn pour l'hameçon, bouhed, la nourriture...