Citation de fanfanouche24
Lettre de Maurice Nadeau (en préface)
Cher Thieuloy
(...)
Certes votre livre se présente comme un roman. Mais si près de vous, si gorgé de votre enfance, de son décor sordide et de ses drame à l'antique, si expressif de votre nature à la fois timide et orgueilleuse-et dans lequel, en dépit de ses couleurs si particulières (du rouge le plus vif au noir le plus sombre) tant d'adolescents d'origine populaire pourront retrouver leurs émotions, leurs fantasmes, leurs ambitions avant que la vie ne soit venue leur rabattre brutalement le caquet-qu'il m'a fallu, pour que je vous rende votre liberté, mettre en avant des considérations très étrangères à la littérature.
En fin de compte, bien que sensible à mes remarques, vous n'en avez fait qu'à votre tête, et vous avez bien fait. Vous aurez droit à des critiques qui vous sont familières, et vous n'en aurez aucune. Plaignons, en revanche, ceux qui ne seront pas entraînés dans le mouvement d'écriture qui vous porte et qui, dans la production romanesque d'aujourd'hui, rend un son unique. Un mouvement qui rompt les barrières du bon ton, du bon goût, des bonnes manières et qui, dans l'absolue transparence de votre coeur, vous inscrit parmi ceux que nous considérons, vous et moi, comme des écrivains: des gens qui ont pris sur eux de jeter à la face du monde ses quatre vérités, des gens qui dérangent.
Cher Thieuloy
(...)
Certes votre livre se présente comme un roman. Mais si près de vous, si gorgé de votre enfance, de son décor sordide et de ses drame à l'antique, si expressif de votre nature à la fois timide et orgueilleuse-et dans lequel, en dépit de ses couleurs si particulières (du rouge le plus vif au noir le plus sombre) tant d'adolescents d'origine populaire pourront retrouver leurs émotions, leurs fantasmes, leurs ambitions avant que la vie ne soit venue leur rabattre brutalement le caquet-qu'il m'a fallu, pour que je vous rende votre liberté, mettre en avant des considérations très étrangères à la littérature.
En fin de compte, bien que sensible à mes remarques, vous n'en avez fait qu'à votre tête, et vous avez bien fait. Vous aurez droit à des critiques qui vous sont familières, et vous n'en aurez aucune. Plaignons, en revanche, ceux qui ne seront pas entraînés dans le mouvement d'écriture qui vous porte et qui, dans la production romanesque d'aujourd'hui, rend un son unique. Un mouvement qui rompt les barrières du bon ton, du bon goût, des bonnes manières et qui, dans l'absolue transparence de votre coeur, vous inscrit parmi ceux que nous considérons, vous et moi, comme des écrivains: des gens qui ont pris sur eux de jeter à la face du monde ses quatre vérités, des gens qui dérangent.
