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Citation de J-line


Les techniques, les PMA et le "féminin"... ...à l'occasion de la journée des femmes:
"(....) l’ingression croissante du masculin (au cœur des recherches en Procréation Médicalement assistée) interpelle : là où la seule puissance féminine s’exerçait (jadis) dans le secret du lieu discret ; usant de potions contraceptives ou de pessaires abortifs; recourant à l’euthanasie des nouveau-nés ou décidant de la survie prioritaire en cas d’accouchements problématiques ; là donc où tout se passait entre femmes (de la matrone à la sage-femme), l’homme s’immisça progressivement pour finalement régner. Et déjà, l’enfant né du ventre féminin est ‘fils’ du manipulateur de gamètes : comme si la femme s’écartait pour que le petit d’homme soit réellement l’avatar de l’Homme (générique) –autocréateur plus que procréateur. Pour qu’il soit choisi ; transformé à l’image de l’homme supposé authentiquement humain et selon la technique des hommes : où donc l’on joue la puissance asexuée ou impersonnelle contre la spécificité génésique articulant particularité féminine et attribut masculin –en dépendances relationnelles et charnelles. Au final, la femme comme agent confronté à ses pulsions est chassée de son lieu (et peut-être de son être propre –proprement féminin) au profit de la puissance neutre dans laquelle et avec laquelle jouent essentiellement des hommes. En d’autres termes, les techniques gomment une femme sans doute trop paradigmatique de la condition humaine (spécimen relais en son espèce, individu complexe en ses équilibres, singularité fragile en ses limites, conscience sensible en ses liens, personnalité paradoxale en ses pulsions et sujet historique en ses affirmations). Pourtant, sa richesse tient à ces apports –à ses condensations de convergences autant qu’à ses soutenances dialogiques :
Ainsi, elle est en son corps un substrat et un symbole… Ses cycles ‘naturels’ parlent d’un (re)commencement… Sa chair recèle puis construit le point d’équilibre ou de pénétrance du dedans et du dehors… Son ventre est l’espace où se mêlent et se parlent Soi (soi-même) et non-Soi (l’enfant à venir) -mais aussi passé, présent et futur. Lieu où se rencontrent l’individuel, le familial et le spéciel -où s’articulent la pulsion-vie, le désir et la volonté. Matrice où s’imbriquent le personnel et le collectif, le situationnel et le transgénérationnel, le ponctuel du singulier et la continuité du générationnel –mais aussi le masculin et le féminin qui pourront tous deux sortir de ce ventre. Domaine où se mêlent l’invisible et le visible, l’organique et ce qui s’en fait -où se répondent la pérennité (attendue) et la nouveauté (imprévue).
A cette aune, le retrait du féminin en sa complexité ontologique et ontique recouvre une aspiration au non engendrement ou à l'a-génération : ‘inengendrement’ d’un être chassé de sa natalité essentielle –c’est-à-dire chassé d’une origine radicale (ainsi comprise), d’un mode d’être situationnel, d’une étance relationnelle et d’une complexité où agissent toutes les dialectiques et toutes les dialogiques (...)" in 'L'humanité à l'épreuve de la génétique et des technosciences -Aporétique humanité'
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