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Citation de J-line


J-line
11 décembre 2011
La vieille bâtisse porte fièrement ses trois étages, avec des fenêtres immenses et des gargouilles figées dans un rire grimaçant. Qui s’éclairent tout soudain et renvoient les réverbères à leur flou artistique, nimbant d’un flux scintillant un jardin de curé en pente douce - où quelques buis s’en vont se perdre dans le sous-bois presque ensauvagé, à l’arrière.
Mais devant il y a l’avenue et ses larges trottoirs bordés de châtaigniers.
Il y a Madame qui sort son chien…
Et Monsieur qui surveille Madame ; la nuit ne s’est pas totalement retirée et des pas inquiétants résonnent de loin en loin.
A quelques dizaines de mètres, l’abri bus est vide. Une curiosité, de style Art Nouveau ; Horta est passé par là, un jour. Ou quelqu’un qui lui ressemblait. N’importe, le maire n’en démord pas, fier comme un paon de "son" trésor urbain. Là, sur la cloison arrière, à la croisée des culs et des cultures, des tags encore humides attendent les premiers voyageurs : sexes volumineux et cœur minuscule d’un qui s’est oublié. La campagne s’encanaille ici d’odeurs d’essence et de relents lourds, gentiment, à pas feutrés. Ou peut-être est-ce la ville qui vient s’aérer dans cette banlieue chic du 16° tout arrondi, s’y prenant à rêver d’école buissonnière? Mais brisons là, car la plupart des passants ne voient qu’elle : entre vigne vierge et glycine envahissante –hauts plafonds, lambris bicentenaires et volets fatigués. On la dit «Victorienne» : d’une sœur du père de sa grand-tante qui était tombée en amour d’un certain Victor - c’était une plaisanterie au départ, c’est devenu une sorte de code.

C’est là qu’elle vit, entre voyages d’études et voyages d’affaires (…)
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