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Citation de HenryWar


La marche de l’Allemagne est tout indiquée. C’est par l’Est qu’elle commencera sa libération et sa revanche. Si nous n’intervenons pas délibérément le jour où elle essayera de reconstituer sa frontière orientale, si nous renouvelons la funeste abstention de Sadowa, surtout si l’occasion choisie par l’Allemagne est propice, si la préparation diplomatique du coup a été habile, nous devrons nous résigner à agir seuls ou à peu près seuls et même peut-être à être désapprouvés. Cet isolement et cette désapprobation sont indiqués par le pacte de garantie qui a été ajouté au traité de Versailles et que n’ont d’ailleurs ratifié jusqu’ici ni les États-Unis ni l’Angleterre. Cette garantie nous est promise dans le cas d’une « agression non provoquée » et non dans un autre, c’est-à-dire qu’elle suppose une agression directe, lancée spécialement contre la France. Même alors, à moins que l’évidence ne fût aussi éclatante qu’en 1914, nos garants voudraient d’abord une enquête, des débats dans leurs parlements avant de se porter à notre secours. C’est dire qu’une agression bien machinée par une dépêche d’Ems ne nous ouvrirait aucun droit à cette garantie très conditionnelle. Quant à une agression directe, celle dont serait victime un pays ami et solidaire du nôtre (pensons toujours à la Pologne, si découverte, si exposée), quant à une annexion, même sans violence (comme celle de l’Autriche), qui accroîtrait dangereusement le territoire et les forces de l’Allemagne : tous ces cas-là, dont nous aurions pourtant à supporter les répercussions si nous demeurions inertes, rentreraient dans la catégorie de ceux où, par notre intervention, nous serions considérés comme les provocateurs.
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