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Citation de enkidu_


S’ils ne considèrent pas Jésus – Issa, en arabe – d’essence divine, les musulmans le tiennent pour un prophète, un messager de Dieu qui est appelé « messie » dans le Coran. Ainsi, ils reconnaissent son rôle messianique sans pour autant croire en un Christ céleste. En fait, il existe des similitudes frappantes entre ce que je décris dans ce livre et plusieurs croyances traditionnelles de l’islam. Le Jésus prophète et maître à penser que retiennent les musulmans est très proche de celui qui apparaît dans la « source Q », dans l’Épitre de Jacques ou dans la Didachè. Être messie, c’est porter un message, mais dans la conception musulmane celui de Jésus reprend celui d’Abraham, de Moïse et des prophètes bibliques. L’islam insiste sur le fait que ni Mohammed ni Jésus n’ont été porteurs d’une nouvelle religion : tous deux voulaient ramener les hommes à ce que l’on pourrait appeler « la foi d’Abraham ». Comme l’enseignement de Jésus dans la « source Q » et dans la tradition de l’Église de Jérusalem, l’islam professe que c’est en réalisant la volonté de Dieu que l’on manifeste sa foi. Signalons également que l’exposé des lois alimentaires musulmanes dans le Coran reprend presque mot pour mot les recommandations de Jacques rapportées dans les Actes des Apôtres : « Il vous est interdit de manger les animaux morts, le sang, la chair de porc, et tout animal sur lequel on aura invoqué un autre nom que celui de Dieu » (Sourate 2, 168).

Puisque les musulmans rejettent l’ensemble des affirmations de Paul au sujet de Jésus, et donc les fondements de l’orthodoxie chrétienne, le fossé entre christianisme et l’islam est très profond, sur ce point. Mais très peu du Jésus que je me suis efforcé de dépendre dans ce livre entre en contradiction avec les principes fondamentaux musulmans. Nous savons que le prophète Mohammad a été en contact avec des cercles chrétiens en Arabie, lesquels devaient sans doute être plus proches de la sensibilité ébionite que des conceptions de l’Église d’Occident. Si nous ne nous trompons pas, alors l’un des plus grands paradoxes de l’histoire voudrait que la pensée de Jésus telle qu’elle a été conservée par sa dynastie a également survécu dans certains aspects de l’islam traditionnel… (pp. 321-322)
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