A bien y réfléchir, l’ouragan qui déferle aujourd’hui démolissant digues et garde-fous, n’a rien d’inattendu ; il était prévisible, inscrit déjà dans la question, l’unique question de mon père, question restée sans réponse et que, je le comprends aujourd’hui, j’ai faite mienne, question qui pose l’éternelle, la lancinante, l’insupportable énigme de l’injustice : comment peut-il se faire que Dieu, dans la Bible, endurcisse le cœur du pharaon et le châtie ensuite pour une faute dont il n’était, donc, pas responsable ? Il a pris naissance cependant, de façon inéluctable, le jour où j’ai été chassée de la synagogue des hommes et renvoyée chez les femmes.