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Citation de Glaneurdelivres


Mon père, sinon, il était pas très bavard.
Le mot qu’il prononçait le plus souvent, c’était : Boulettes.
Au déjeuner, il était assis et il disait : Boulettes.
Et ma mère se levait et elle apportait des boulettes.
Ou bien il disait : Bière.
Et ma mère se levait et elle apportait de la bière.
Ou bien il disait : Chou.
Et ma mère se levait et elle apportait du chou.
Mais le plus souvent, il disait : Boulettes.
Ensuite, des fois il ajoutait : Le fameux trio tchèque.
Porc-chou-boulettes.
Lui-même, ça le faisait rire.
Humour tchèque.
Et ma mère aussi, ça la faisait rire.
Et nous aussi, ça nous faisait rire.
Et ensuite, mon père s’allongeait sur le canapé et il commençait à avoir des gargouillis dans le ventre. Cette guerre tchéco-tchèque, petite mais cruelle, se déclenchait dans ses boyaux, la guerre entre le chou, le porc, les boulettes et la bière, qu’est impossible à gagner.
Tous, on entendait ça gronder en lui, on entendait que ça voulait sortir.
Et mon père se tenait le ventre et il disait à chaque fois : Stalingrad.
Lui-même ça le faisait rire.
Et ma mère aussi, ça la faisait rire.
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