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Citation de HordeDuContrevent


La pièce était trop encombrée pour que je puisse parquer mon fauteuil sans gêner le passage. J'ai adressé un petit sourire à l'homme et à la femme qui occupaient déjà les chaises et je me suis serré contre un tas de cartons. Cinquante ans d'une vie sédentaire avaient fait de la femme un créature androgyne et empâtée. On remarquait seulement la pupille blanche d'un de ses yeux et ses cheveux sales, avec des reflets qui sentaient la coloration bon marché. Sa frange était plus longue d'un côté que de l'autre. J'en ai conclu que c'était d'elle que venait l'odeur de désodorisant, ce qui n'était sans doute pas très juste de ma part. Le type à côté d'elle avait exactement la même silhouette qu'elle, poitrine et rondeurs comprises. Il avait eu la sagesse de se laisser pousser un bouc pour remplacer le menton que la nature avait oublié de lui donner. On n'a pas échangé un mot. J'ai renoncé à essayer de détourner les yeux et j'ai regardé l'homme avec fascination et dégoût quand il s'est mis à se curer le nez comme on astique des cuivres.
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