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Citation de joellebooks


- Mademoiselle – le plus poliment possible et dans un yiddish impeccable –, mademoiselle, vous n’auriez pas envie d’échanger quelques mots de yiddish ?
Zina, comme piquée par une guêpe, se crispa d’un air offusqué, puis se retourna vers Baruch et lui demanda, brutalement et en yiddish :
- Et comment vous savez que je parle yiddish ?
- Mademoiselle, avec les yeux que vous avez, le sourire que vous offrez au monde, le visage que vos parents vous ont donné, si vous ne parliez pas yiddish, ce serait le plus grand des plus grands scandales sur terre !
Elle rougit, puis sourit, et lui dit :
- De quoi pouvons-nous parler ?
- Eh bien, je ne sais pas, de nous, de vous. Parlez-moi de vous, vous venez d’où ?
- De Pitchik.
- Non ? De Pitchik ! Moi je viens de Pitchouk !
Et alors ce fut comme s’ils s’étaient tombés dans les bras, comme s’ils se retrouvaient après une longue absence, une longue séparation, comme s’ils étaient de retour tous deux là-bas. Il faut dire que Pitchik n’est pas très loin de Pitchouk et que Pitchouk est très près de Pitchik. Enfin ça dépend. Si vous partez de Pitchik pour aller à Pitchouk, c’est plus long, ça monte, enfin… Il y avait eu un pogrom à Pitchik, et il y avait eu un pogrom aussi à Pitchouk. Ils parlèrent des pogroms. Peut-être était-ce le même qui avait eu lieu à Pitchik et à Pitchouk ? Ils parlèrent des corps abandonnés sur les trottoirs, des vitrines éclatées, des magasins pillés, des maisons brûlées, des synagogues et des cimetières profanés, et ils se rappelèrent, et ils se rappelèrent, et ils se rappelèrent…
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