AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean-Claude Laborie (4)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Voyageurs de la Renaissance

Ce livre est en fait un recueil commenté de textes d’époque, écrit par des personnages célèbres, cherchant souvent à impressionner leur monarque, ou par de simples marins ou soldats, embarqués dans des voyages hors norme pour l’époque à la découverte de peuples inconnus. Chaque texte est remis dans une perspective historique, en en soulignant les apports à la connaissance du monde pour les intellectuels du temps.



Les extraits présentés montrent les trois directions de l’expansion européenne.

L’attrait de l’Orient, avec la découverte du monde ottoman ou de l’Égypte, récits de voyage parmi lesquels figurent ceux de Léon l’Africain, diplomate marocain qui capturé poursuivi sa vie au Vatican, ou de Guillaume Postel, voyageur infatigable jusqu’au royaume des Turcs.

La route des Indes, ouverte par les Portugais et qui permit d’apporter des épices aux palais occidentaux. On trouve là des extraits des relations de voyage de Vasco de Gamma ou de Pigafetta. Les textes sur les pérégrinations asiatiques de François Xavier ou de Fernao Mendes Pinto sont étonnants : comment des Européens ont pu pousser leur curiosité jusqu’à se porter aussi loin de toute base coloniale ?

Le Nouveau-Monde suit, avec les découvertes en Amérique centrale (avec Cortez, conquérant chanceux, qui se donne le beau rôle), du Nord (le Canada de Cartier), ou du Sud (le Brésil où la France a tenté de s’implanter, comme en Floride).



La langue utilisée est modernisée (… un peu), et les extraits sont de taille variable (les plus longs ne sont pas les plus pertinents à mon avis). Les textes n’émanent pas tous de témoins directs de ces voyages, mais sont parfois parfois l’œuvre de cartographes qui reprennent à leur nom ce qu’ils ont pu entendre (André Thevet).

Ce qui surprend, vu du XXI éme siècle, c’est le regard souvent sans a priori des premiers explorateurs qui découvrent des peuples et des usages sans (trop) les juger. C’est dans un deuxième temps que ce qui oppose frontalement les civilisations est mis en avant : la cruauté des guerriers, la nudité, l’anthropophagie… Ces descriptions sont vite devenues la norme, justifiant ainsi l’apport colonial et religieux.

Autre (demi)-surprise : l’extrême compétition entre puissances coloniales. Il valait presque mieux pour un protestant français capturé en Floride tomber aux mains des tribus indiennes voisines et y être détenu, plutôt que de voir arriver des Portugais ou des Espagnols liquidant toute présence étrangère...



Cet ensemble donne une petite idée de la façon dont les découvertes ont changé la pensée du Monde à la Renaissance, sans forcément ouvrir l’esprit des monarques ou des intellectuels de l’époque.

Commenter  J’apprécie          250
Voyageurs de la Renaissance

Ce recueil met en lumière le regard porté par les Européens de la Renaissance sur les mondes qu'ils découvraient au fur et à mesure de leurs avancées, en regroupant des extraits de textes d'auteurs contemporains, acteurs ou pas, de cette frénétique exploration du monde. Il est composé de trois parties selon le découpage géographique du monde: l'Orient proche du nouvel Empire ottoman, les Indes orientales et le Nouveau monde (l'Afrique, sur la route asiatique via le cap de Bonne Espérance, étant rattachée aux Indes orientales).

Forcément, ce regard est condescendant et obtus. L'Européen n'est pas capable de comprendre des principes sociaux et philosophiques différents. Et l'on comprend qu'il n'en est pas capable parce que l'esprit de l'Européen est alors figé par le Christianisme. Conscient qu'il détient la vérité, sûr de sa puissance et de son autorité morale, il ne peut qu'être l'agent des pires atrocités.
Commenter  J’apprécie          70
Vers une histoire littéraire transatlantique

Des néologismes intéressants (dissémiNation, migritude, afropolitanisme, etc), mais surtout des études au corpus très limité et qui ne définissent pas au préalable le sens de leur propos : que veut-on dire en parlant de littérature transatlantique ? de fait chacun y va de sa compréhension personnelle et du cap vert à Vancouver et de Valparaiso à Vladivostok (j'exagère à peine), on reprend tel auteur des Caraïbes, du Portugal ou du Congo et on écrit sur les liens et les déliés entre des notions aussi faciles à réduire que l'Amérique, l'Europe et l'Afrique.Tout cela est donc très confus, sans grand intérêt, sauf, éventuellement, si l'on s'intéresse à l'un des auteurs étudiés, et encore, seulement pour faire du remplissage ou ajouter une notice bibliographique étant donné qu'il est traité en trois ou quatre pages sans approfondissement d'un axe de son oeuvre (mise en relation avec des généralités aussi floues que la littérature "transatlantique"...).



Mieux vaut lire à mon sens des romans qui ne prétendent pas viser autre chose que vous ouvrir l'esprit en vous captivant que des fantaisies faussement prometteuses à clarifier un sujet en le réduisant par des réflexions prétendument sérieuses qui le laisse aussi ouvert mais en ont retiré toute la densité pour se donner l'illusion d'avoir dit quelque chose de "clairement" intéressant... le roman qui vous plaît a cet avantage d'avoir dit quelque chose, même s'il ne s'en est pas donné les airs, au contraire de l'essai qui ne définit pas son sujet, reste verbeux, et qui, lui, se donne les airs d'énoncer quelque chose de primordial et... n'a rien dit du tout.

Commenter  J’apprécie          60
Voyageurs de la Renaissance

Au-delà des aspects strictement historiques, le regard des Européens, Portugais et Espagnols, sont intéressants : ce qui les intrique, ce qui les choque, ce qu'ils admirent. Ils notent qu'hommes et femmes sont “bien faits”, la sélection naturelle y est pour quelque chose. Les pratiques de peintures des corps et des visages les intriguent, l'utilisation des parures de plumes est appréciée. La barbarie des comportements des guerriers et le cannibalisme vis-à-vis des prisonniers font l'objet de nombreuses chroniques (certains Occidentaux rappellent qu'en matière de barbarie, il ne s'agit pas d'un monopole des Indiens…). Ah, les gentils sauvages… Se balader à poil choque les voyageurs qui essaient parfois, sans succès, de leur donner des vêtements ! A Canada, la température restreint les possibilités de “naturisme”. On peut remercier les Indiens de ne pas nous avoir envoyé de missionnaires pour nous convertir à leurs dieux !
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Claude Laborie (13)Voir plus

Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20241 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}