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Citation de Bradomin


"Pour Voegelin comme pour Schelling ou Herder, ce n’est pas l’histoire qui crée le mythe, mais le mythe qui génère l’histoire, qui la sécrète. Beaucoup de poètes le savent d’instinct. Et quand la dimension mythique est oubliée, voire bafouée, la barbarie n’est jamais loin. Tel fut le sentiment éprouvé par un Delphien d’adoption, Anghélos Sikélianos (1884-1951)*. Bouleversé par son expérience de la Première Guerre mondiale, puis par l’incendie de Smyrne (de nos jours Izmir) et l’exode des Grecs de l’ancienne Ionie (dont faisait partie la famille de Séféris), Sikélianos ressentait l’urgente nécessité d’un renouveau spirituel de l’Europe, si l’on voulait éviter le naufrage définitif. Il partageait ainsi les vues d’un certain nombre d’intellectuels de l’entre-deux-guerres, à commencer par Romain Rolland. Dans cette optique, avec sa compagne américaine, Eva Palmer*, le poète crée le festival de Delphes, en 1927, qui compte sur l’appui de diverses personnalités, dont le mécène Benakis (fondateur du musée athénien qui porte son nom). Mais il rencontre aussi de nombreux obstacles, voire une sourde animosité, dans sa dénonciation du matérialisme et de l’athéisme comme agents corrupteurs de la civilisation occidentale. A la fin de sa pièce Sibylle, Sikélianos prête ces mots à la devineresse :

le Sud, le Nord, l’Est et l’Ouest
sont une grande Croix : sur elle je vois
l’esprit de l’homme toujours cloué."
(p. 64-65).

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