Jean Duché

J'ai récupéré ce livre à la fin d'une brocante, gratuit, sans bien savoir ce que j'allais en faire. L'édition était un peu abîmée, les prénoms du titre donnaient un air doucement suranné à l'ensemble dès qu'on comprenait que ceux qui les portaient à l'époque étaient des enfants. le livre date de 1955 et je m'attendais à un ouvrage de vulgarisation historique pas trop fun mais cela m'intéressait de découvrir quel angle on choisissait pour expliquer l'histoire aux enfants à l'époque.



Finalement la lecture fut vraiment agréable, l'angle pris étant plutôt celui de l'anecdote en parallèle de l'histoire officielle. le tout se fait dans une discussion à bâtons rompus entre un professeur ayant vécu plusieurs siècles et des enfants maniant finement l'ironie. Le fil chronologique est retracé mais en présupposant que les enfants sont au courant puisqu'ils suivent bien leur cours et n'ont pas besoin de trop d'explication. Ah, douce époque où on présupposait la connaissance plutôt que de se plaindre à l'avance de l'ignorance de nos chères têtes blondes...



Quelques anecdotes m'étaient connues (par exemple le fait que le célèbre "Pourquoi ne mangent-ils pas de la brioche ?" de Marie Antoinette n'est vraisemblablement qu'un bon mot écrit après coup, le fait que la Bastille ne comptait que peu de prisonniers quand elle fut prise...) mais d'autres, surtout celles de l'histoire plus ancienne ont été des découvertes. Savez-vous par exemple qu'Hugues Capet n'est pas le premier des Capétiens ? Que Charlemagne n'avait aucune envie de devenir empereur ?



Je ne vous annonce pas tout mais la lecture fut beaucoup moins rébarbative que je ne le pensais. J'ai demandé à mon père s'il connaissait le livre car il avait dix ans à sa sortie et aurait pu le lire à l'époque. L'auteur avait l'année précédente commis une Histoire expliquée à Juliette, version pour adultes qu'il adaptera ensuite pour les enfants. Cela pique évidemment ma curiosité de voir si c'est l'angle de l'explication aux enfants qui m'a rendu la lecture agréable ou si c'est le parti pris habituel de l'auteur qui ressortirait alors également dans ce premier livre. L'auteur, journaliste, s'est intéressé tout d'abord à la vulgarisation historique avant de se lancer dans le travail monumental d'une Histoire du Monde qu'il mit huit ans à écrire et publier.

Certaines rencontres sont originales et stimulantes, parfois même inattendues, voire impossibles.

C'est passage Dauphine à Paris que Jean Duché a fait une de ces étranges rencontres.

En bas de chez lui, une femme avait élu domicile dans une fourgonnette hors d'usage avec une demi-douzaine de chats.

Une femme intrigante !

Ne vivait-elle que d'aumônes ?

Faisait-elle le tapin ?

Était-elle jolie, était-elle laide ?

Était-elle encore jeune ou déjà vieille ?

Venait-elle d'un autre monde que celui de la cloche ?

Tous les jeudis, elle se tenait à la porte de l'Institut, guettant la sortie des académiciens ...

En remerciement d'une récitation de quelques vers de Racine et d'un verre de beaujolais offert à la terrasse du café des Deux Magots, puis d'un boeuf gros sel chez Lipp, cette femme a jugé que Jean Duché était digne d'entendre son histoire.

Voilà tout le propos de ce livre original, stimulant et inattendu.

Car ce livre est le récit d'une conversation, qui file, qui s'interrompt, qui parfois ne se laisse pas interrompre ...

Cette femme prétend avoir huit cents ans, peu ou prou.

Mais elle ne peut pas dire avec exactitude la date de sa naissance.

Elle prétend être la langue française !

Cette femme est folle, c'est clair comme de l'yaue de roche.

Et pourtant ...

Ce livre malicieux est un petit bijou d'humour et d'érudition.

"les mémoires de madame la langue française" racontées par elle-même et recueillies par Jean Duché qui est sous le charme.

C'est un enchantement littéraire délicieusement réac, qui se situe à l'exact carrefour entre Histoire et réflexion.

C'est à lire en flânant, sans précipitation aucune.

Les grands auteurs sont tous invités.

Villon d'abord qui fût de cette femme un frère de la cloche.

Et Anatole France, bien sûr, qui écrivit que "la langue française est une femme. Et que cette femme est si belle, si fière, si modeste, si familière, si folle, si sage, qu'on l'aime de toute son âme et qu'on n'est jamais tenté de lui être infidèle".

Si au terme de cette belle lecture, la lectrice, le lecteur de ce livre avait la prétention d'en savoir plus sur cette femme, Jean Duché épaissit à nouveau le mystère par un énigmatique épilogue appuyé d'abord sur un vieil ouvrage, "Histoire de la langue française" de Ferdinand Brunot et Charles Bruneau, paru en 1905 ...

Et sur un second, embroché sur un morceau de ressort, "la langue française, clocharde" par Françoise de Morille ...

Le héros est un jeune homme qui rencontre une jeune fille. Amoureux, il finit par l'épouser alors que le mariage ne fait pas partie de ses convictions. En fait, il accepte tout ce que la jeune fille lui demande. Les débuts de la vie de couple s'avèrent cependant parfois catastrophiques. Le véritable caractère de son épouse fait d'abord surface lors du voyage de noces dans sa famille. Elle veut bien faire et est d'ailleurs appréciée par tous, mais elle est maladroite. Au retour, elle va finir par rendre fou son voisin. Elle n'hésite pas à dépenser leurs maigres revenus pour devenir une parfaite ménagère et cuisinière mais notre héros finit par accepter les services d'un domestique... Et ainsi de suite...

Si vous avez envie de rire, alors allez-y ! Lisez-le...

Cet ouvrage est paru en 1954. Pourtant, il n’a pas pris une ride ! J. Duché trouve un agréable artifice pour raconter toute l’histoire de la France aux adultes comme aux enfants: une certaine Juliette rencontre par hasard Cronos, un homme quasiment immortel ( ! ) qui se révèle intarissable sur l’évolution de notre pays. C’est léger, vivant, jamais didactique. On y trouve beaucoup d’anecdotes amusantes concernant les grands personnages et les petits événements de notre Histoire. Mais l’auteur a pris soin d’être très exact sur le contenu de son livre. A travers Cronos, il se permet parfois de tirer quelques leçons de notre passé, qui sont à méditer. Un tel livre devrait motiver notamment les jeunes lecteurs qui croient que l’histoire est une matière rébarbative.

Un reporter allègre et spirituel, Cronos est son nom, a tout vu tout entendu, il ne vieillit que d'un an par siècle.

Il vous conduit à la découverte de cette France, depuis son enfance ou il fut camarade de Vercingétorix jusqu'au vingtième siècle.

Jean Duché déroule pour nous une chronique divertissante, bien que rigoureusement documentée.

Un livre qui instruit sans en avoir l'air pour notre plus grand plaisir.

Un reporter allègre et spirituel, Cronos est son nom, a tout vu tout entendu, il ne vieillit que d'un an par siècle. Il vous conduit à la découverte de cette France depuis son enfance ou il fut camarade de Vercingétorix jusqu'au vingtième siècle. Jean Duché déroule pour nous une chronique divertissante, bien que rigoureusement documentée. Un livre qui instruit sans en avoir l'air pour notre plus grand plaisir.

Le deuxième tome, dans cette édition, s'intéresse à la période qui va du XVI° siècle jusqu'à nos jours, tandis que le premier remontait de la nuit des temps jusqu'à la fin du XV° siècle.

Cet ouvrage est paru en 1954. Pourtant, il n’a pas pris une ride ! J. Duché trouve un agréable artifice pour raconter toute l’histoire de la France aux adultes comme aux enfants: une certaine Juliette rencontre par hasard Cronos, un homme quasiment immortel ( ! ) qui se révèle intarissable sur l’évolution de notre pays. C’est léger, vivant, jamais didactique. On y trouve beaucoup d’anecdotes amusantes concernant les grands personnages et les petits événements de notre Histoire. Mais l’auteur a pris soin d’être très exact sur le contenu de son livre. A travers Cronos, il se permet parfois de tirer quelques leçons de notre passé, qui sont à méditer. Un tel livre devrait motiver notamment les jeunes lecteurs qui croient que l’histoire est une matière rébarbative.

Avec ce livre, Jean Duché nous entraine au Mexique à la suite des conquistadores. Cortès arrive sur les plages d'un pays inconnu, avec une troupe de quelques centaines d'hommes. Il ignore que se dresse devant lui un empire de plusieurs millions d'habitants, une confédération de clans dominée par les Aztèques, un peuple guerrier brutal, méprisant et cruel qui opprime les tribus qu'il a conquises. Régulièrement, des victimes sont désignées parmi ces sujets et sacrifiées, leur coeur arraché de leur poitrine ouverte à l'aide d'un couteau d'obsidienne, pour offrir leur sang au dieu soleil. Les peuples conquis par les Aztèques, lorsqu'ils voient que les Espagnols ne craignent pas les terribles collecteurs d'impôts de Moctezuma, sentent l'espoir renaître. Les étrangers pourront-ils les aider à se défaire d'une terrible tyrannie? Les peuples conquis relèvent la tête et leurs troupes se joignent à celles de Cortez. Une princesse indienne, Malinche, voit en lui un libérateur et devient sa maitresse. Elle l'aide à briser un pouvoir cruel qu'elle déteste. Moctezuma, de son côté, apprend bientôt l'arrivée des Espagnols. Or, une légende aztèque prédit le retour de Quetzalcoatl, un dieu exilé et Cortès ressemble trait pour trait à sa description physique. Il réprouve de plus les sacrifices humains, une caractéristique de Quetzalcoatl. Dès lors, l'empereur va s'interroger. Combat-il un homme ou une divinité? Ses hésitations lui coûteront son trône et sa vie.

Le livre raconte avec un grand luxe de détail les péripéties de cette guerre. Il se lit comme un très bon roman.

Un couple de jeunes mariés, l'auteur et son épouse Juliette, rencontrent un curieux personnage nommé Cronosse. Ce dernier, qui vieillit très lentement, est né bien avant notre ère, mais n'en conserve guère de souvenirs. Par contre, il évoque avec plaisir auprès du couple ses mémoires d'enfant dans la civilisation gallo-romaine, de jeune garçon sous Charlemagne, de jeune homme au Moyen-Age - évidemment il a fait toute la guerre de Cent Ans...

Avec lui, nous revoyons sous une forme plaisante l'ensemble de l'histoire de France jusqu'au début des années cinquante, date à laquelle le livre fut publié.

Le texte offre une place importante à des scènes de vie souvent drôles qui nous transportent dans des époques passées. J'ai gardé un excellent souvenir de cette lecture. Le livre est publié en deux tomes d'égale qualité.