Ces étudiants soutenaient qu’il fallait « balayer » la science occidentale dans son ensemble, puisqu’elle avait participé à la colonisation, et refonder une science « africaine », notamment à travers la « magie noire ». La plus intrépide des étudiantes n’hésitait pas à s’en prendre à la loi de la chute des corps de Newton : « la modernité occidentale est le principal facteur hostile à la décolonisation parce que la connaissance occidentale est totalisante : c’est elle qui dit que Newton et uniquement lui a vu tomber une pomme et que de nulle part il en a conclu que la gravité existait et il a créé une éducation et voilà. Que les gens connaissent Newton ou pas, peu importe ce qui arrive en Afrique de l’Ouest, en Afrique du Nord. La seule façon d’expliquer la gravité est celle de Newton assis sous un arbre et la pomme qu’il a vue tomber ». Il faut récuser cette prétendue universalité de la science et ne faire confiance qu’aux savoirs « locaux », en l’occurrence les savoirs africains. Il faut se débarrasser de Newton, de Darwin et de Mendel.