Les salafistes, eux, n'ont pas attendu l'intervention des Etats-Unis [en Irak] pour armer leur propre prosélytisme qui, dans sa radicalité, ne fait pas un principe de la liberté de conscience, admet la conversion forcée et indexe l'insoumission politique à l'apostasie religieuse. Tout à leur application des purifications rituelles au corps social, en vertu d'un littéralisme qui leur sert de méthode à la fois exégétique et spéculative, ils guettent chez les chrétiens le moindre semblant d'écart, ou supposé tel, pour agiter la suspicion des foules à leur encontre. Au sein des masses populaires, l'occupation américaine suffit à ranimer le litige en loyauté qu'a causé, chaque fois qu'elle s'est produite, l'irruption d'une puissance occidentale, et qui s'est chaque fois soldé, après coup, par une vague de persécutions contre les chrétiens - sans doute en signe des autorité et dignité recouvrées de leur protecteur.