Je me souviens d’une soirée donnée pour nous par le fils du chef local, à Khanga Sidi Nadji. En regardant les étoiles couchés sur deux épaisseurs de tapis, il nous demande si nous avons lu "Autant en emporte le vent". C’est un début peu ordinaire pour une conversation politique. Puis il explique avec autant de charme que de culture, qu’il se sent fondamentalement sudiste, et que le Sud a toujours perdu. C’est l’Italie du Nord qui a fait l’unité italienne à son profit. C’est la Prusse qui a fait l’unité allemande à son profit. C’est la langue d’oïl qui a vaincu en France la langue d’oc. Le Sud est la qualité de la civilisation faite de différences subtiles et complémentaires. La seule question qu’il puisse se poser est de savoir quel genre de Nord brutal le battra.