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Citation de LydiaB


Amsterdam, hiver 1685

Voilà maintenant plus d'un an que Martin a repris les recherches hermétiques de son père. Il se souvient du laboratoire attenant à l'apothicairerie de la rue de Grenelle qui était toujours fermé à clef, non qu'Alexandre craignît qu'on y pénétrât pour violer quelque secret ou dérober poudres ou métaux précieux, mais parce qu'il contenait des objets et des produits dangereux à quiconque les aurait manipulés sans précaution. Or, les enfants sont toujours curieux, et Martin l'était plus que Simon, Paul et Judith. Le ronflement du feu d'enfer de l'athanor, entretenu au moyen d'un soufflet, se mêlait au bouillonnement des mystérieux liquides qui se sublimaient dans les cornues. Toutes ces couleurs, toutes ces odeurs, parfois suffocantes, qui provoquaient toux et picotements des yeux, sont siennes désormais. Tout ce que son père a souffert dans sa chair, les multiples brûlures sur ses mains, ses yeux brillants, trop brillants, au sortir du laboratoire, « ce repaire du démon », comme le disait Jeanne qui ne voyait dans cette activité qu'une folie pour les mener à la ruine, il l'éprouve lui aussi, avec les mêmes impatiences et les mêmes interrogations.
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