Chaque homme connaît un destin singulier et ne ressemble à aucun autre. Le corps participe à cette aventure. Il n'est pas seulement "principe d'individuation" comme l'écrivait le sociologue Emile Durkheim, paraphrasant Aristote. Il est moyen unique d'expression, d'action et de pathos, de séduction et de rejet, vecteur fondamental de notre être-au-monde. Notre âme n'est pas logée dans le corps comme un capitaine en son navire, comme l'avait bien vu Descartes, mais entre avec lui dans un rapport d'intimité, différenciant à jamais "mon corps" et celui de l'Autre.