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4.08/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bordeaux , le 16/08/1948
Mort(e) à : Paris , le 21/04/2010
Biographie :

Jean Le Bitoux est un journaliste et historien de la déportation homosexuelle français.

Il est une figure du militantisme homosexuel français.

Cofondateur du journal "Le Gai Pied" en 1979, il n’a cessé de lutter pour la reconnaissance et les droits des homosexuels en France.

1994 "Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel", avec Pierre Seel.
2002 "Les Oubliés de la mémoire"
2003 "Citoyen de seconde zone", avec Hervé Chevaux et Bruno Proth
2005 "Entretiens sur la question gay"

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Suite à une soirée thématique sur l'Holocauste le 14 décembre 1993 sur la chaîne franco-allemande Arte, où les tziganes et les homosexuels avaient été omis, Le Monde a publié cette protestation signée par le docteur Dimitri Viza : « L'holocauste oubliée, voilà un titre approprié pour rappeler l'existence de certaines victimes des nazis dont on préfère toujours ne pas parler, considérées comme des victimes de deuxième catégorie, des sous-victimes qui n'ont pas le droit de mériter notre indignation. Les Roms et les homosexuels font partie de cette classification ignoble de fait.
Ainsi ceux qui ont vécu au ban de la société continent d'être relégués au ban de notre mémoire après leur extermination. C'est une ségrégation au-delà de la mort qui rend justice à Hitler. (…)
Tant que les Gitans et les homosexuels ne figureront pas à côté des juifs sur les plaques commémoratives en l'honneur des victimes de la Seconde Guerre Mondiale, que les organisations internationales continueront à se demander si le quota de victimes est atteint pour décréter que tel massacre peut faire partie des crimes contre l'humanité, tant que, pour des raisons commerciales, politiques ou idéologiques, on exercera un oubli sélectif sur certains crimes du présent ou du passé, la barbarie continuera à surgir sur notre continent et Sarajevo ne sera pas la dernière irruption de l'horreur dans notre quotidien. »
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De son côté, l’historien américain Richard Plant est persuadé que l'homophobie d'Himmler était plus importante que ses convictions nazies : "Alors qu'Hitler voulait conquérir l'Europe tout en "réglant" le problème juif, Himmler était obsédé par le spectre de l'eugénisme et la purification allemande. Il voulait doter le monde d'une nouvelle noblesse, d'une race supérieure."
Pour Richard Plant, l'homophobie d'Himmler procède de sa certitude que les homosexuels possèdent des qualités supérieures et inquiétantes comme celle de pouvoir se reconnaître entre eux. Les actes homosexuels doivent être pourchassés partout, des couvents aux auberges de jeunesse, des camps de concentration aux parcs et jardins, et ce jusque dans les propres rangs du système nazi.
Himmler exprimera sa haine homophobe jusqu'au sein de sa propre famille. Un biographe d'Hitler, John Toland, raconte :
"Himmler avait du mal à rejeter un recours en grâce si celui-ci était raisonnable et formulé avec diplomatie. (...) Mais son sens de l'honneur lui interdisait toute clémence à l'égard de ceux qui appartenaient à son propre sang. Lorsque son neveu, un officier SS, fut accusé d'homosexualité, il signa immédiatement un ordre de transfert en camp disciplinaire. Au cours de son incarcération, le jeune homme se rendit de nouveau coupable du délit d'homosexualité. Son oncle ordonna alors qu'il soit exécuté. Wolf Wehser, son juge SS, prôna la clémence mais Himmler refusa, déclarant :"Je ne veux pas qu'on dise que je me suis montré plus clément parce qu'il s'agissait de mon propre neveu." Une démarche auprès d'Hitler aboutit, qui réussit à casser la sentence de mort prononcée par Himmler."
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Il est à remarquer que cette exigence incontournable du devoir de procréation est en fait inscrite depuis longtemps dans les discours nataliste des nations après la Grande Guerre, mais aussi dans le discours médical, lequel est assorti d'un jugement moral, car se détourner de l'exigence de procréation est source ou générateur de vice. Déjà en 1899, en France, le Dr Charles Féré avait fait paraître un ouvrage intitulé : Instinct sexuel – Évolution et dissolution, où l'on pouvait lire : « La perversion de l'instinct sexuel est un caractère de dégénérescence au premier chef puisqu'elle a pour suite nécessaire la dissolution de l'hérédité. »
Cet argument fut également largement utilisé lors des débats sur la dépénalisation de l'homosexualité dans le code pénal français presque un siècle plus tard, au début des années 80. Il perdure encore aujourd'hui. Ainsi, dans le canon 1096 du code français de 1983, il est dit : « Le mariage est une communauté permanente entre l'homme et la femme, ordonnée à la procréation des enfants par quelque coopération sexuelle. » Le peu de poésie d'une telle définition, quasiment injurieuse pour l'hétérosexualité, a son symétrique pour l'homosexualité, tel cet arrêt de la cour d'appel de Bruxelles du 11 décembre 1985, qui brandit le séculaire argument : « Si l'homosexualité n'est pas en elle-même constitutive d'infraction, il n'en demeure pas moins qu'elle constitue une forme de dérèglement de la sexualité par cela seul qu'elle méconnaît la finalité de l'existence de deux sexes différents, finalité dont l'abandon généralisé mènerait à l'extinction de l'espèce humaine. »
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Göring et sa famille, par délégation du pouvoir d'Himmler, s'occupent du domaine de la recherche et des sciences, asservissant notamment les débuts d'une psychanalyse trop « enjuivée ». Une fois que Sigmund Freud, déclaré indésirable et déchu de sa citoyenneté part se réfugier en Angleterre, le cousin du maréchal Göring est autoritairement nommé à la tête de la Société psychanalytique de Berlin, devenue entre-temps l'institut Göring, aux objectifs parfaitement douteux. Comme le précise un article de Roland Jaccard en 1987 : « Les membres de l'institut Göring contribuèrent à l'effort de guerre allemand : commission pour « guérir » l'homosexualité et la stérilité d'origine psychologique, collaboration avec le front du travail pour mieux prévenir toute rébellion de la classe ouvrière, et avec le ministère de la Guerre pour dessiner les profils psychologiques mettant en valeur les points faibles de l'ennemi. L'observation de la France insista sur l'héritage des préjugés sociaux. » Cette basse tactique fera par exemple émerger, lors de l'invasion de l'Alsace, l'argument antisémite rapporté par l'historienne Rita Thalmann : « Le seul moyen de faire comprendre aux Français l'éviction des juifs d'Alsace fut de leur faire valoir leur droit prioritaire à l'emploi », un argument recyclé aujourd'hui à l'encontre des Arabes immigrés de la part de l'extrême droite française.
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