LES FALAISES DE TAORMINA (1948-1949)
NI PLUS TÔT NI PLUS TARD
Tes dents se sont fermées sur un pays de chair
où la mort a marqué les eaux indifférentes
les saisons les amours
les prunelles parentes
les paroles perdues le long des quais déserts
c’était l’hiver tu reconnaissais la chaleur
c’était l’été la nuit te prenait dans ses neiges
tu sais ce que parler veut dire
un pays où tes yeux se taisent
j’avance en écartant tes jambes
la rue monte et je n’en peux plus
de couper les mains qui s’accrochent aux portes
de couper les ponts des enfances
pour te connaître
jusqu’à la nuit.
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