Moi, j’aime bien novembre.
Novembre, c’est l’hiver, le vrai, ce mois de l’année où les températures peuvent atteindre les moins trente degrés d’un jour à l’autre.
Trois mois déjà que la buée sort de la bouche des copains dans la cour du collège, de celle des gens qui se parlent dans les rues à la sortie à la sortie d’un magasin, du cinéma. Sur les quais de gare, quand ceux qui s’aiment doivent se quitter et se murmurent des mots rien que pour eux, des mots qu’on voit se transformer en vapeur d’eau avant de s’envoler. Peut-être que les mots des gens rejoignent les nuages pour se métamorphoser en gouttelettes qui retombent ensuite sur le toit des maisons ou dans la mer, en pluie pour faire grandir les fleurs, en neige pour repeindre de blanc les villages et les villes. Peut-être que les mots méchants font les tempêtes et les mots doux la bruine.