III
Vieux
faut-il racler ta gorge
et polir tes lèvres
avant d'aller aux rues du monde
et convoquer le peuple des oiseaux
des nuages ou que sais-je
qui s'effilent toujours plus loin
que tes airs entendus
et se déchirent aux antennes des immeubles
et aux pylônes
Les oiseaux
non pas les albatros aux « ailes de géant »
les pétrels dont les noms chanteurs vibrent
solitaires dans les ciels purs
mais les pigeons qui se rengorgent
les pinsons mendiants les moineaux
sur le sable des squares
parmi les enfants qui titubent
et les femmes au regard distant
rêveuses et toujours impatientes
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