III
Et c'est encore ainsi
lorsque l'urgence ploie les corps
et les entasse
et teinte de la même grisaille
les visages aux yeux cavés
posés sur rien que le défilement des façades
les câbles qui tressautent
les murailles charbonnées des tunnels
d'où chacun voit surgir son propre masque
tremblé fondu sous le halo des figures
(et quel est cet étranger qui me regarde
depuis l'ombre sans sourire)
Ainsi toujours
dans le berceau mouvant de la foule
parmi les voix en lambeaux
les cris les miettes des regards épars
(à peine atteints les yeux déjà perdus)
les corps si proches les mains les hanches
les lèvres à se toucher
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