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Citation de sld09


Ce fut au premier jour de l'été, quatre mois avant ma naissance, que le soleil se voila pour la première fois dans le ciel de Mugile, devenant presque noir à l'heure de son zénith, ne dispensant plus qu'une lueur funèbre et une chaleur de plomb. L'éclatante lumière des habituels étés s'était enfuie et avait emporté dans son sillage le criaillement des cigales et le chant des enfants qui ne barbotaient plus dans l'eau peu profonde du plan de l'Espalme et du quai des Courcoussons. Les cierges offerts aux autels de la chapelle de Saint-Antoine, les supplications des femmes prosternées dans la poussière des rues ne furent d'aucun effet, pas plus que ne le furent les processions religieuses, les défi,lés militaires, les coups de mousquet lancés vers le ciel, les vœux des notables et des échevins promettant larges provendes aux couvents si cette obscurité contre nature prenait fin. En fait,le soleil noir noircissait un peu plus chaque jour, au point que certains esprits forts se mirent à croire que ces manifestations, animées plus par la peur que par la piété, emplissaient le cœur du Tout-Puissant d'un surcroît de courroux, ce dont ils furent persuadés lorsque, au soleil masqué et à la chaleur d'enfer, vint s'ajouter une autre plaie qui fi songer à celles ayant ravagé I'Égypte des temps anciens.
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