Le vol des oiseaux me fait tourner la tête. Enfant, je ressentais déjà ce tournis, et je découvrirais plus tard qu’on peut obtenir de semblables sensations avec un peu d’alcool, ou lorsqu’on vous soigne une écorchure à l’éther. La tête devient molle et s’évapore. Le cerveau s’envole. Mes pensées s’accrochent aux plumes des oiseaux et filent avec eux par-dessus les campagnes, très loin, par-dessus les montagnes et les villes, comme le petit Nils Holgersson voyage assis sur le cou d’une oie sauvage.