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Citation de Le_chien_critique


En d’autres temps, soucieux, quoi qu’il en dît, de son image à l’étranger, le Parti eût fait preuve d’un semblant de retenue. Mais c’était après l’attentat du World Trade Center. De la Russie aux Amériques en passant par l’Afrique, le Moyen-Orient et la péninsule arabe, tous les Ubu de la Terre s’étaient saisis du prétexte du terrorisme pour légitimer leurs propres ignominies – intrusions dans la vie privée, suppression des libertés fondamentales et autres violations, plus ou moins marquées selon les latitudes, des droits élémentaires de leurs opposants. Les tyranniques géniteurs des princelings – qui depuis la tragédie de Tian’anmen avaient, sous la pression internationale, refréné leurs instincts sanguinaires – reçurent le signal du 11 septembre comme un feu vert libérateur, et c’est avec une ferveur de croisés, mais non sans arrière-pensées, qu’ils s’enrôlèrent sous la bannière de la lutte internationale contre le terrorisme. Arrestations illégales, tortures, massacres, tout redevenait brusquement licite, mieux : tout redevenait moral. « Terrorisme » donc, la dissidence des bouddhistes tibétains et celle des musulmans ouïgours, « terrorisme » les exercices hygiéniques de la secte Falungong, « terrorisme » encore les protestations des paysans accablés d’impôts illégaux, « terrorisme » toujours les occupations d’usines, et « terrorisme » bien sûr les défilés d’étudiants.
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