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Critiques de Jean-Paul Mourlon (10)
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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

Dans la préface, Greil Marcus cite Lester Bangs "J'étais le meilleur" puis ajoute "Peut-être ce livre exige-t-il du lecteur la volonté d'accepter que le meilleur écrivain d'Amérique n'ait écrit pratiquement que des critiques de disques". A la lecture des différents textes qui composent ce livre, on s'aperçoit vite qu'il s'agit de bien plus que de simples critiques de disques.



Bien sur, comme dans tout recueil, les textes sont inégaux, il y a du très bon et du un peu moins bon. Mais même dans ses textes les plus faibles il y a à prendre. Il faut dire que Lester Bangs a du style et un sens de la formule réjouissant ("Iggy Stooge est un parfait débile. [...] c'est l'une des facettes essentielles de son génie" ; Led Zeppelin sont selon lui des "branleurs somnolents" ; sous sa plume un album de Barry White est comparé à "une cuve de beurre de cacao").

S'il sait éreinter (ses idoles aussi d'ailleurs), il sait aussi tresser des couronnes de lauriers avec autant de talent dans le verbe comme en témoigne la magnifique analyse d'Astral weeks de Van Morrison.



Par ailleurs, ses textes portant au départ sur la musique, sont souvent l'occasion de réflexions sociologiques très intéressantes sur l'époque, la jeunesse, le pouvoir des mots, les médias...

Il sait tirer parti de chaque situation pour en tirer un texte original. Par exemple, une interview avec Lou Reed qui se transforme en une joute verbale drôlatique entre deux gamins aux égos surdimensionnés. Mais sous le flot d'injures, on sent poindre l'admiration de Bangs pour le musicien, reprochant finalement à l'homme Lou de ne pas être à la hauteur du génie Reed.



Mais là où Lester Bangs montre tout son talent, c'est quand ses textes s'envolent en de folles digressions. Comme dans cet article dithyrambique consacré aux Troggs et à leurs hymnes pour ados en rut où Bangs dérive vers l'évocation de son émoi lorsqu'un jour il effleura de la main la chaussure de sa voisine de classe.



Il est dommage que Lester Bangs soit mort si jeune, avant d'écrire un roman. Il avait sans aucun doute le potentiel pour écrire des fictions formidables.
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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

Un sacré recueil des meilleurs articles de feu Lester Bangs. Un condensé de ce que le meilleur critique rock de tous les temps a pu écrire. Dans la même veine que H.S. Thompson et son "gonzo journalism", on a l'impression d'y être, de se retrouver dans les chiottes du CB-GB's à regarder Joey Ramone en train de pisser ou d'assister aux répétitions de ses "pédales émaciées" de Led Zep'.



Parce que c'était ça, Lester Bangs, un critique qui avait des avis bien tranchés sur les artistes rocks des 70's, allant jusqu'à lancer un style, une esthétique, une façon d'être qui deviendra quelques années plus tard le mouvement punk.



Pour tous les passionnés du rock, du vrai, celui des années 60/70, et pour tous ceux appréciant cette vision du journalisme total qui donne ce cachet si caractéristique aux écrits de Bangs.
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Le pavillon des parfums verts

Et l'astrologue a enfin parlé : l'enfant, si c'est une fille, sera maîtresse de l'Empire… Une prophétie fabuleuse mais aussi épouvantable car en l'an 624 dans l'Empire du Milieu, c'est de la haute trahison que de désigner un successeur à l'Empereur, Dieu Immortel, mais également une injure aux parents car le Mandat Céleste ne peut en aucun cas tomber aux mains d'une femme.

Très bien documentée, avec une plume fluide et stylée, l'auteure va nous compter l'histoire de cette femme éduquée, intelligente, ambitieuse, persévérante et très belle qui va pendant 50 ans gouverner d'une main de maître cet immense pays qu'est la Chine.

Concubine à 13 ans d'un empereur dans la force de l'âge qui, reconnaissant en elle une vive intelligence et un don pour la stratégie, en fera vite sa favorite ; épouse du fils, empereur maladif et sans envergure qui laissera le pouvoir entre les mains de ses ministres et de sa femme ; mère, enfin, de trois empereurs successifs qui malheureusement ne rempliront pas la tâche qui leur est dévolue par leur haute naissance et qui seront bien vite écartés pour mettre finalement l'Impératrice au pouvoir.

Une lecture plaisir où l'amour, la passion, l'érotisme, la jalousie et la haine tissent un chemin épineux et dangereux qui mène au pouvoir absolu.

Une lecture instructive où l'étude, le talent et le courage de sa pensée conduit une femme au sommet de l’État où elle pourra alors modifier les règles pour donner une vraie place à ses congénères dans une société où jusque là, elles sont à peine considérées.

Une lecture vibrante de l'érudition de l'Empire au travers d'extraits choisis de poésies d'époque qui égrainent le roman et qui sont tout simplement magnifiques.

Seul petit bémol, une répétition malheureuse des évènements quand les fils 2 et 3 deviennent empereurs et se font manipuler par des partisans avides de pouvoir et de vengeance, on a l'impression de lire deux fois plus ou moins la même chose. Mais bon, ça ne dure pas ;-)

Et voilà encore un item de réalisé pour le challenge multi-défis 2016 : « Un récit historique asiatique ». Le pavé de 698 pages d'Annette Motley reprend l'histoire de l'Impératrice Wu Zetian (625-705) de sa naissance à sa consécration à la tête de l'Empire Chinois. Son rôle d'impératrice n'est évoqué que dans l'épilogue mais tout son travail au sein du gouvernement est déjà installé et bien décrit avant d'être réellement en possession du Mandat Céleste.

Une belle découverte que je recommande.
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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

C'est le bordel, Lester Bang. Un fatras épouvantable de fulgurances, de digressions, d'avis tranchés comme des lames de rasoir, de gnagnardises de branleurs boutonneux, de romantisme noir, de réflexions sociologiques, de pauses arty, de j'm'en-foutisme, de considérations nébuleuses, de mal-être post-moderne... Depuis le coeur de la machine rock seventies et en même temps bien au-dessus de la mêlée, un type paumé qu'à rien compris à tout ou tout compris sur rien, c'est selon. On s'ennuie et on exulte, on adore et on fustige. Tout ce qu'il dit est vain et précieux, superficiel et indispensable, ampoulé et franc comme un direct du droit en dessous de la ceinture, halluciné et lucide, drôle, barré, sombre, lumineux, fastidieux, essentiel... un peu comme le rock, en fait. En direct du bordel contre-culturel comme si on y était pas.
Lien : https://www.tristan-pichard...
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Le pavillon des parfums verts

Ce livre écrit par une anglaise et étonnement beau (et volumineux aussi)

Mais on y est tellement attaché.

Elle situe cette histoire au VIIe siècle

A la naissance de Jade, les astrologues avaient prédit qu’elle tiendrait les rênes du pouvoir

Ce qui m’a plu terriblement c’est cette manière de parler, les prénoms des personnes, les cerisiers, les fleurs de printemps, tout ce langage imagé, très beau et très poétique.

La vie détaillée des gens de l’époque, les us et coutumes. Une civilisation passionnantes : intrigues politiques, cérémonies chatoyantes, amours secrètes, lutte entre clans rivaux, tout est vrai dans cette histoire et tout aussi peut être romanesque.

Adolescente encore Jade Noir est appelée par l’empereur à la Cité Interdite. Elle sera sa favorite et il lui enseignera les lois subtiles du pouvoir. Mais il ne peut la prémunir contre la jalousie : et ses ennemis sont nombreux

J’aime beaucoup le destin des femmes

Et outre ce livre un peu romancé et très fleuri dans le langage il faut savoir que :

Cependant : ‘pour la petite histoir réelle, de cette femme »

« Pour ceux qui voudrait en savoir plus, le règne de Wou Tchao (Jade Noir) une fois qu’elle fut devenue Impératrice, se révéla aussi plein d’événements que sa vie passée. Elle gouverna avec la même sagesse et ses ministres reconnaissants lui témoignèrent un soutien sans faille à l’occasion de plusieurs tentatives avortées de la part des Li ou des Wou, visant à la remplacer par un de leurs fils.. plusieurs de ses relations furent contestée mais à regret les ministres convainquirent le troisième fils de l’Impératrice (Tigre Bruyant) qu’il était temps pour elle d’abdiquer.

Victime de son âge, 80 ans, et de sa médiocre santé, elle consenti enfin à se retirer dans le palais de l’Impératrice Douairière d’où elle jeta un œil ironique sur les intrigues chaotiques dans lesquelles ses enfants se retrouvèrent pris.

Pour finir, celui qui l’emporta fut son petit-fils préféré, Petit Dragon, qui devait porter la dynastie de Tang au sommet de sa gloire, se montrant ainsi un digne héritier de Li che-min et de la femme extraordinaire qui seule de son sexe eût jamais détenu le Manda Céleste

un coup de cœur aussi

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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

Big Bangs



Dans une sorte de continuité du "Hollywood Babylone" de Kenneth Anger* et dans la même collection (Souple), voici un recueil des articles "écrits" par Lester Bangs, principalement issus de Creem, Village Voice et NME.



Ce recueil a été conçu par Greil Marcus, son 1er rédacteur en chef à Rolling Stone et la sélection résulte donc de son choix (aucun article paru dans Rolling Stone par exemple) et de l'image qu'il veut laisser de celui qui était son ami.



Le titre de l'ouvrage ("psychotic Reactions" et " Carburetor Dung" sont les titres d'albums des Count Five) devait être celui d'un recueil d'articles envisagé par Lester Bangs, mais finalement jamais paru.



Ce livre est remarquable et agaçant à la fois et pour les mêmes raisons. Les goûts de Bangs peuvent être partagés ou non et lui même était capable d'en changer radicalement (après avoir conchié les Stooges, il va les porter au pinacle, après avoir raillé (ô combien !) James Taylor, il va le réhabiliter en partie...), les digressions sont une constante (le 1er article sur les Yardbirds est exemplaire !) et le style est tel qu'on se prend à lui donner raison quand il s'estime supérieur à Bukowski, Burroughs et Hunter Thompson.



Alors bien évidemment, si on n'est pas sensible à ses choix, à ses arguments (adorer les Stooges parce qu'ils sont volontairement ridicules, parce que le rock lui même ne peut pas être pris au sérieux) à sa mauvaise foi assumée ou à son style, il vaut mieux s'abstenir.



Mais ce serait dommage.



Car Lester Bangs n'est pas toujours là où on l'attend et ses réflexions vont souvent au delà de la prose hallucinée et répétitive qui est le lot de ses mauvais suiveurs.

Oui, son style a tellement été copié, qu'il est devenu un peu le modèle obligé de beaucoup des critiques rock (Manoeuvre est fan de Bangs...), mais il est fascinant. En fait, à part Philippe Garnier, je ne vois guère d'équivalent.



Ses réflexions sont fréquemment à l'emporte pièces, louant les Troggs (curieusement il ne parle pas trop des Kinks -sauf pour rappeler leurs débuts à la Troggs justement et dire qu'en 64 Dave Davies ne savait pas jouer de la guitare ; mais comme il dit aussi que les Byrds, McGuinn excepté ne savaient pas jouer non plus, ça relativise...) ou Question Mark And The Mysterians tandis qu'il voue aux gémonies Elton John ou Franck Zappa, se moque de Creedence....



Mais quand il nous interpelle sur le statut de rock star (lire sa séquence consacrée aux Clash), sur l'aspect puéril de "tout ça", on se dit qu'il touche souvent du doigt l'essentiel, démasquant les fausses idoles, les poses ridicules, bref, le grand cirque du Rock 'n Roll.



S'il privilégie les groupes "bruts" "débilités par l'énergie" ou les artistes provocateurs (Stooges, Lou Reed**, Slade, Troggs, PIL...), il sait aussi évoquer Chicago sans trop defaillir (alors que P. Garnier, lui, les appréciait. Comme quoi...), J. Geils Band ou le Bowie de Station et n'être jamais là où on l'attendrait, en défendant l'attitude d'Elvis Presley tout en se moquant de celle de Lenny Bruce.



Si vous vous laissez tenter par ce livre, vous allez fulminer, rire, vous interroger, adorer, détester...reste à savoir où vous positionnerez votre curseur.



Lester Bangs était un dégonfleur de baudruches qui avait de la sympathie pour les plus bêtes d'entre elles. Et au fond, pour les autres aussi.



Toujours copié, jamais égalé. Indispensable. Ou pas.



* Kenneth Anger est d'ailleurs évoqué dans un article : "en teignant en blond son dôme à la Hitler Jugend de façon à ressembler à un Kenneth Anger bubble-gum").

** Ca y est, on sait enfin qui a acheté (et surtout, écouté) "Metal Machine Music" : c'était Bangs !
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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

Lester Bangs est un incontournable dans l’art de transmettre le goût et le génie de la musique. Et qui plus est, il a réussi à le faire en réinventant la forme elle-même de la critique rock. Par exemple, lorsqu’il avait un papier à faire sur un nouveau disque, il pouvait passer un bon moment à raconter toutes sortes de trucs ayant peu ou pas rapport avec le disque et finalement dire ce qu’il en pensait dans un simple paragraphe à la toute fin. Lester Bangs avait une véritable âme d’écrivain doublé de la sensibilité d’un musicien. Il faisait preuve d’un grande ouverture d’esprit, s’intéressant autant à Lou Reed qu’à Jello Biafra des Dead Kennedys, ce qui lui a valu le respect de tous les grands. Ce livre est une compilation de ses meilleures critiques.
Lien : https://alaincliche.wordpres..
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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

Bon...Comment dire... Ce bon vieux Lester...autoproclamé et reconnu en tant que tel, plus grand rock critique de cette foutue histoire du rock'n'roll...oui,mais encore ? J'ai du passer à coté de quelque chose, car ouais, il y a des passages sympas, drôles ou vachards, des articles intéressants, mais pour moi, la lecture c'est plus révélée chiante que plaisante. Question de gouts...Rien de bien grave..

Alors bye bye Lester! moi je me mets un p'tit coup de "Metal Machine Music" pour soigner mes acouphènes en pensant a toi, le supplice continue....Même si je sais a l'avance, par expérience, que je n'atteindrais pas la fin des vingts premières minutes..





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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

Malgré une trajectoire de comète (1948-1982) et un mode de vie plus extrême que certains artistes, Lester Bangs, natif d’Escondido, Californie, fut l’une des plumes majeures de sa génération.
Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
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Psychotic reactions et autres carburateurs ..

On y découvrira tout ce qui a fait la renommée du pilier de Rolling Stone et de Creem : tirades déjantées et subjectives [...], irrespect pour les vaches sacrées du rock'n'roll [...], hargne antihippies, goûts précurseurs [...].
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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