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2.95/5 (sur 10 notes)

Nationalité : Canada
Biographie :

Jean Pierre Banville est grimpeur, équipeur, surfeur et aussi chroniqueur dans la presse spécialisée et auteur de plusieurs livres parus chez Ibex Books.

De son modeste manoir dans la toundra québecoise, il jette un regard ironique sur le monde de la Grimpe et ses acteurs.

D’un âge canonique mais possédant un fort gabarit dû à un entraînement sérieux et à une diète à base de biscuits sablés, l’auteur vit dans une famille de déjantés où l’inhabituel est une norme.

D’une patience exemplaire, il ramasse toutes les anecdotes du monde vertical pour ensuite les déformer en pire et les rendre dans des histoires tordues.

Homme de lettres, humaniste, sportif, voyageur et beaucoup plus... L'auteur manie l'humour et le sarcasme comme des armes de destruction massive. Il vénère la Raison et le Jurançon doux...

site de l'auteur:
http://www.jeanpierrebanville.com/
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Bibliographie de Jean-Pierre Banville   (4)Voir plus

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Holmes est un boxeur accompli et pratique un art martial japonais dont j'oublie toujours le nom. Il connait les courses de chevaux et la chasse à courre. Il est un tireur émérite tant au pistolet qu'à la carabine. Il manie le bâton avec dextérité. Mais ce ne sont là que de vulgaires outils utilisés lors de ses nombreuses enquêtes. Car c'est l'activité cérébrale qui domine chez cet homme hors du commun et les manifestations sportives populaires ne l'intéressent pas plus que le nombre de lunes autour de Saturne.
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Le détective était sur sa lancée lorsque son pied droit glissa sur ce qui restait de Big Ben. Le glaçage au beurre fin fit le reste… Holmes tenta bien de négocier le dérapage en effectuant quelques entrechats et aurait pu réussir lorsque son pied gauche toucha la flaque de miel qui allait en s'agrandissant sur le sol. Ses deux pieds quittèrent le sol et il s'étala de tout son long dans un mélange de pâte, de glaçage et de miel du plus bel effet.
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"Roulements de tambours
— Il y a trois vaches sur la piste numéro 2 !

— Comment ça, trois vaches ? On va ouvrir dans deux heures et il y a encore des vaches qui viennent brouter les aiguilles de pin ?

Martial Congère, propriétaire et manager de la toute première station de ski alpin en Basse-Normandie, était à bout de souffle.

Depuis trois mois, il était sur place jour et nuit à monter les installations et voilà que les vaches de Monsieur Gouinfray se retrouvaient, encore une fois, sur la piste numéro 2 pour y brouter les aiguilles de pin. Le fermier devait pourtant garder ses vaches, veaux et cochons dans leurs enclos, loin des aiguilles !

— On va lui faire payer les aiguilles que ses hamburgers sur pattes ont dévorées ! Au prix actuel des aiguilles de pin... Tout le monde sait bien qu'il nous faut un maximum d'aiguilles en cas de manque de neige... c'est le substitut idéal... les skis glissent tout seuls sur les aiguilles ! Et en prime, les aiguilles isolent la neige du sol. Et d'ailleurs, elle arrive quand, la dernière livraison de neige ?

— Les camions viennent de quitter l'entrepôt frigorifique... vingt minutes et ils sont là !

— Horace, tu connais ton horaire : la première fin de semaine – et surtout aujourd'hui – c'est le temps des rodages. Tu n'as pas à t'occuper de la boutique ou de la vente de billets. Aujourd'hui, gratuit pour tout le monde mais personne ne doit s'attendre à des miracles. Pas de cours de ski non plus. Et comme on n'a pas fait de publicité, il ne viendra personne... donc tu étends la neige qui va être livrée dans le bas de la 2 puis tu attaches les rouleaux au quad et tu tentes de donner à tout ça un air alpin.

Horace Spergule, ami d'enfance de Congère et factotum de service à l'Éminence Grise, hocha la tête.

— On aurait peut-être dû essayer les rouleaux avant l'ouverture, tu ne crois pas ?

— Trop de choses à faire, dit Congère, donc tu roules la pente puis tu vas donner les téléskis... à moins que je ne trouve quelqu'un pour les téléskis... on verra qui va se présenter. Tiens, je vais demander à Tubule, le gars de la patrouille de ski... c'est pas aujourd'hui qu'il va crouler sous les blessés !

Martial Congère regarda le bas de la montagne par la fenêtre de son bureau. Quelle aventure ! Depuis toujours il voulait posséder une station de ski. Mais l'argent manquait pour acheter une station en opération et, écologie oblige, impossible d'ouvrir une nouvelle montagne dans l'arc alpin, les Pyrénées ou les Vosges. Il fallait donc innover...

Une seule solution s'imposait : troquer la majesté des cimes alpines pour les collines d'un département qui n'avait jamais connu le ski, qui n'avait pas de montagne adéquate, qui possédait un enneigement naturel pour tout dire limite. De ce fait, les élus de ce département étaient tout à fait à l'aise pour autoriser l'ouverture d'une petite station sur ce qui était auparavant une colline à vaches.

On faisait face à des défis techniques majeurs, bien entendu.

La neige... ou l'absence de neige... faisait que Martial avait dû être créatif. Tout d'abord des pistes étroites et sinueuses pour éviter que le soleil frappe directement le couvert neigeux. Ensuite, il avait fait recouvrir les cinq pistes d'aiguilles de pin servant à isoler la neige du sol mais surtout permettant la glisse en cas de manque de couvert neigeux. Et les aiguilles, il se les procurait dans les Landes où un cyclone avait fait, il y a quelques années, des ravages dans la population de pins. Encore mieux, il avait trouvé, en fouillant les avis de faillites, un fournisseur de toiles de piscine, ces toiles qui permettent de réchauffer l'eau ou de garder une température idéale en l'isolant de l'air ambiant. Il avait racheté toute la faillite et les toiles, enroulées sur leurs bobines, longeaient le bord des pistes. Chaque soir, Horace Spergule déroulait les toiles et couvrait la neige pour éviter sa fonte ou les dégâts causés par la pluie, une pluie toujours à redouter dans un département qui était célèbre pour la quantité de mousse qui y pousse sur tout ce qui reste immobile un court instant.

Mais l'idée de génie, ce fut de louer une partie de l'entrepôt frigorifique d'une fromagerie en perte de vitesse pour cause de mondialisation, d'y installer deux canons à neige reliés par un tuyau avec l'Orne – de façon tout à fait confidentielle – et de cracher de la neige toutes les nuits, dans l'entrepôt, pour la ramasser le matin, la charger dans des camions et l'amener à l'Éminence Grise et finalement l'étendre sur les pistes avant l'arrivée des skieurs.

Restait le problème de la remontée mécanique !

— La neige vient d'arriver, Martial, je vais l'étendre sur la piste 2, ensuite je la dame. Et tu ne le croiras pas mais il y a trois automobiles dans le stationnement ! Des amis du maire sans doute. On lui avait mentionné, au maire Rifloir, de ne rien dire avant l'ouverture officielle la semaine prochaine !

— Déjà du monde ! Personne ne monte aujourd'hui sinon pour des vérifications de procédures internes. Reviens vite pour ouvrir la cafétéria : il y a sans doute de l'argent à faire avec le café et les croissants...

Restait le problème de la remontée mécanique, donc."
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Christopher Bouletage, un riche financier, mort du choléra il y a deux jours dans sa maison de campagne ! Un autre qui aurait dû continuer à boire du clairet aux repas et du whisky en soirée. Son médecin l'avait convaincu, il y'a quelques semaines des bienfaits d'un verre d'eau en mangeant… Vos confrère mon cher Watson, semblent être de mèche avec les entrepreneurs de pompes funèbres. Si personne n'y prend garde, ils vont bientôt nous suggérer un régime à base de cachets et de potions.
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- Je suis une personne intelligente, possédant une belle éducation, un homme brillant...
Et sans doute très humble, me dis-je sotto voce...
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- Je suis ici pour éviter un impair, murmura Holmes entre deux coups de cor. Je sais que votre demoiselle Packard va passer ce midi et, comme je connais la localisation de votre salle - le fait que la fenêtre donne sur la rue principale, je me suis dit que le son du cor étoufferait tous les cris et gémissements lors de l'examen. N'ai-je pas raison ?
Quelques sons lugubres sortirent du cor des Alpes, une musique dont le tempo alla en crescendo jusqu'à une conclusion digne d'un barrissement éléphantesque.
- Holmes, vous êtes incorrigible ! La consultation devrait durer une petite demi-heure...
- Vantard ! me lança le détective en reprenant son souffle.
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Les jours qui suivirent furent pour le moins surprenant. Holmes utilisa toute sa science des déguisements pour trouver, suivre et aborder les alpinistes nommés par Mummery. Je le vis donc, le premier jour, sortir vêtu d'un pantalon court en cuir et d'une très longue pipe en U. Le lendemain, il portait un béret, un vieux blazer élimé et avait une miche de pain sous le bras. Le jour suivant il arborait une chemise bouffante, un foulard et une énorme moustache. Il réussit à battre le record d'excentricité vestimentaire, le dernier jour, en étant déguisé en berger trainant derrière lui un cor des Alpes.
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Vous connaissez mes méthodes, Watson ! Lorsque toutes les solutions possibles ont été éliminées, celle qui n'a pas été encore trouvée est obligatoirement la bonne ! Il ne reste qu'à prendre notre temps car, à cent livres par semaine, je ne vois pas pourquoi je devrais accélérer le train. Puis dans deux jours, nous retournerons à la salle de banquet pour y observer les us et coutumes des lieux. Ce sera alors le banquet annuel des explorateurs arctiques... on y sert toujours des breuvages chauds !
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Il fit un signe de tête et s'avança. Ses vêtements annonçaient un touriste britannique bien que son regard, quand il se posa sur moi, n'avait rien de celui du touriste qui voyage pour l'émerveillement des lieux. Un oiseau de proie... oui, exactement comme ceux d'un oiseau de proie, ses yeux semblaient saisir et analyser tout son environnement d'un seul regard.
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Je dois avouer que les explications de Lord Turtleneck possédaient un vernis de crédibilité qui lui attirait une foule de supporters. Sans doute les mêmes qui croient que les matchs de boxe sont tout à fait honnêtes et que les courses de chevaux sont étroitement surveillés par des vétérinaires au-dessus de tout soupçons.
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