Les vrais lecteurs ont le temps. Ils savent dénicher sur les rayons du libraire les ouvrages négligés de Follain, Fombeure, Robin ou Hyvernaud. C'est pour ceux-là que j'écris.
Les autres, dont, hélas, la plupart des critiques professionnels, se fient aux mots d'ordre que crée la rumeur éditoriale. Paresse, manque de curiosité, désenchantement: il y a un peu de tout cela et beaucoup de vanité. A quoi leur servirait d'écrire sur un livre dont personne ne parle? L'importance du sujet donne de l'importance au journaliste. L'enflure des mots gonfle la grenouille critique...
(Idées blanches, p.67)