Il se trouve que si le poème nous rend à cette intensité, c'est qu'il ne ment pas : tout poème a pour arrière-pays la mort. Le poème est ce rebranchement immédiat de la conscience à vif sur l'intensité de la vie dans la mort. Or il dit réciproquement, car le poème est sans âge, la relativité de la mort dans la vie puisque la nappe phréatique de la vie est inépuisable : « Si nous habitons un éclair, il est le cœur de l'éternel. » dit René Char.
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