Regardez-moi, dans mon jardin de Giverny, en pleine séance de travail devant le bassin de nymphéas. J'y suis depuis le matin et je n'arrive pas à travailler assez vite pour capter toutes les nuances, tous les changements de lumière qui transforment ce cher bassin. C'est exactement ce qui me passionne encore, à mon âge : retranscrire ces infimes modifications de lumière sur un même lieu, peindre ce que je ressens précisément à cet instant que choisit un nuage pour soudain totalement modifier le ciel. C'est infiniment que je vibre à ce mouvement permanent.
[extrait du chapitre consacré à Claude Monet]