J'étais pourtant un bon candidat au bonheur. J'étais dégourdi. Toujours aux avant-postes. A preuve... Au grand bal de la vie je me suis servi presto. Je voulais tout ce que je ne voyais pas venir. Le poulet, le caviar, l'instruction, la certitude d'être aimé. Au lieu de cela, souvent, j'ai récolté la bourlingue, la châtaigne, l'humiliation, l'odeur du sang dans la bouche. N'importe ! Hardi sur la cabosse, je n'étais pas douillet.
Puisque je voulais tout voir, tout connaître, tout entendre, j'étais mûr pour connaître l'aventure des chemins. J'étais prêt à traverser les cerceaux de feu tendus sur mon passage !