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Citation de Otma


Il y a des lettres prouvant que l'épouse du tsar et leurs enfants sont véritablement sous l'emprise de Raspoutine, à une fort degré de soumission. Ainsi Alexandra, alors âgée de 37 ans, lui écrit : "Mon inoubliable ami et maître, sauveur et conseiller, combien ton absence me pèse ! Mon âme ne trouve la paix et je ne me sens détendue que lorsque toi, mon maître, tu es assis à mes côtés, que je te baise les mains et que je pose ma tête sur ta sainte épaule. Ô combien je me sens alors légère et je n'ai qu'un seul désir : m'endormir pour l'éternité sur ton épaule et dans tes bras... Reviens vite. Je t'attends et je souffre sans toi... Celle qui t'aime pour l'éternité. M[aman]." Des lettres stupéfiantes ! Des lettres d'un naïveté, d'une sincérité et d'une imprudence incroyables ! Faut-il que la tsarine, dont l'austérité de mœurs semblait inattaquable, soit désemparée pour oser une telle confession ! Raspoutine, dont on imagine la fierté, ne se prive pas de les montrer au moine qu'il a sauvé d'une sanction. Mais ce n'est pas tout : les quatre grandes-duchesses sont également sous l'influence du divin ! L'aînée, Olga, 14 ans, lui écrit : "Mon inappréciable ami, je me souviens souvent de toi et de tes visites chez nous où tu nous parles de Dieu. Tu me manques beaucoup et je n'ai personne à qui confier mes chagrins, et de chagrins, il y en a tellement, tellement !... Prie pour moi et bénis-moi. Je te baise les mains. Celle qui t'aime. Olga." Tatiana, 12 ans, n'est pas en reste : "Cher et fidèle ami, quand donc reviendras-tu ici ? Vas-tu rester enfermé longtemps à Pokrovskoïe ?... Arrange toi pour revenir le plus vite possible : tu peux tout, Dieu t'aime tellement ! Sans toi, c'est triste, triste... J'embrasse tes saintes mains... Toujours à toi, Tatiana." Maria, 10 ans, souffre aussi de l’absence prolongée de Grigori : "Le matin, dès le réveil, je prend sous l'oreiller l’Évangile que tu m'as offert et je l'embrasse. Je sens comme si c'était toi que j'embrassait." Même la plus jeune Anastasia, 8 ans, lui adresse une déclaration brûlante : "Je te vois souvent en rêve et toi, est-ce que tu me vois en rêve ? Quand donc arriveras-tu ? Quand est-ce que tu nous réuniras dans notre chambre pour nous parler de Dieu ?... J'essaie d'être bien sage, comme tu l'as dit. Si tu restes toujours avec nous, je serai toujours sage. Anastasia." Enfin, Alexis, 5 ans, le responsable involontaire de cet enchantement, loin de ces égarements, ne peux qu'envoyer au magicien qui a apaisé ses douleurs des feuilles de papier avec la lettre A, son initiale, approximativement dessinée avec des fléchettes, peut-être le souvenir d'un jeu.
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