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Citation de petitsoleil


Au mariage [du dauphin Louis-Auguste et de l'archiduchesse d'Autriche, la jeune Marie-Antoinette], célébré le lendemain à la chapelle de Versailles, Jeanne, "en grand habit de pierreries" éclipse les autres femmes par son élégance et sa beauté. La journée se termine par un festin servi avec la vaisselle d'or dans la nouvelle salle d'Opéra dont Gabriel vient d'achever l'aménagement.
Dès lors, durant plusieurs jours, les réjouissances se succèdent. Le lendemain de la cérémonie nuptiale, une représentation de Persée, de Quinault et Lully, permet d'apprécier la parfaite acoustique du nouvel Opéra. Après quoi vont alterner bals et nouveaux spectacles dont une fête vénitienne sur le Grand Canal qui remplit d'admiration le peuple admis à y assister. A cette fête le roi ne s'est pas mêlé. En raison de son âge - le 15 février, il a célébré avec faste ses soixante ans -, on a craint pour lui la fraîcheur de la nuit mais, d'une fenêtre de la Galerie des Glaces, il a pu voir évoluer les gondoles et constater la parfaite illumination du canal, "gainé de chaque côté de grands ifs porteurs de milliers de lampions". Jeanne en revanche est présente à tous les spectacles. A ce dernier, le duc d'Aiguillon lui a prêté constamment le bras.
Dans l'après-dîner du 30 mai, Louis XV et sa maitresse se rendent à Bellevue afin d'admirer, de la terrasse du château, le feu d'artifices que la ville de Paris offre aux nouveaux époux et qui va être tiré sur la place Louis XV (future place de la Concorde), encore en travaux entre les bâtiments à colonnade construits par Gabriel. (...)
A quelque temps de là, désireuse d'être en bons termes avec la dauphine, Jeanne va lui rendre visite. Des auteurs de ce temps ont prétendu que Marie-Antoinette avait refusé de la recevoir. Or Mercy-Argenteau écrit peu après à sa souveraine : "Mme du Barry a cru devoir aller faire sa cour un matin à Son Altesse Royale. Cette princesse l'a reçue sans affectation ; cela s'est passé avec dignité et d'une façon à ne mécontenter personne." (...)
Cette attitude plutôt conciliante ne va pas durer. La faute en incombe pour une large part à l'ambiance dans laquelle évolue la dauphine. Le moins qu'on puisse dire est que l'aîné des petits-fils de Louis XV montre une constante retenue à l'égard de sa jeune épouse. Bien que presque totalement ignorante des choses de l'amour, Marie-Antoinette a fini par s'en étonner.
Chaque matin Louis-Auguste se lève tôt et part chasser des heures durant ; le soir, après un copieux souper qu'il engouffre rapidement, il se couche et s'endort. Bien renseigné par l'abbé de Vermond, lecteur et confident de Marie-Antoinette, Mercy-Argenteau a révélé à l'impératrice que, depuis la rencontre en forêt de Compiègne, jamais le dauphin n'a donné à sa femme "la plus légère marque de goût ou d'empressement, soit en public, soit dans le particulier". C'est au point que Choiseul a osé dire à Louis XV que le dauphin "deviendrait l'horreur de la nation" si son comportement ne changeait pas radicalement. Le roi semble avoir haussé les épaules, arguant que son fils le dauphin n'avait consommé son mariage qu'après plusieurs mois d'union.
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