Jennifer L. Armentrout

Tu n’es pas une petite nature. Tu étais en pleine possession de tes moyens. Et tu as forcément ressenti quelque chose en m’embrassant. On ne peut pas embrasser comme ça sans rien ressentir.
À l’instant où ces mots franchirent mes lèvres, mon cœur manqua un battement. Les penser était une chose, les prononcer… en révélait toute la naïveté.
— Depuis combien de temps est-ce que tu as le béguin pour moi ? Pas étonnant que tu aies cru que ça voulait dire quelque chose. Enfin, Tess, d’après toi, pourquoi est-ce que je ne t’ai plus adressé la parole ? Je savais que tu allais t’imaginer des choses, dit-il. (Je sentis mes joues s’enflammer.) C’était une erreur. Je ne suis pas attiré par toi. Pas comme ça.
Je reculai comme s’il m’avait frappée. Et Dieu sait que j’en avais fait l’expérience. Une partie de moi aurait presque préféré que ce soit le cas. J’aurais dû m’enfuir lorsqu’il m’avait annoncé qu’on devait discuter. Ou du moins, essayer de traîner ma jambe jusqu’à la camionnette. Voilà à quoi menaient le courage et la communication. La douleur et la honte remontèrent le long de ma gorge, me donnèrent les larmes aux yeux. Visiblement, j’étais aussi transparente qu’une vitre. Mes lunettes de soleil dissimulaient mes émotions, mais il dut voir quelque chose dans mon expression car il ferma brièvement les yeux.
— Putain, jura-t-il dans sa barbe. (La peau autour de ses lèvres était légèrement plus pâle.) Je ne voulais pas dire ça. Je…
— Je crois que si, au contraire, rétorquai-je en faisant un autre pas en arrière.
Jase avait raison. Cette nuit-là avait été une erreur, un baiser insignifiant auquel j’avais attaché des sentiments et autour duquel je m’é « tais monté un film pendant son absence. Je crois que je ne m’étais jamais sentie aussi stupide qu’à cet instant.
— Tu n’aurais pas pu être plus clair