A l'époque, supposait-elle, perdre l'un de ses parents était courant pour un enfant. Cinq femmes sur cent mouraient en couches. N'importe quelle maladie pouvait vous terrasser. Le monde était rempli d'enfants orphelins, de mère comme de père, les hommes mourant à la guerre. Le monde était aussi rempli de fratries endeuillées ; de bébé , nés, mais auxquels on ne donnaient pas de prénom; tant qu'on était pas sûrs qu'ils survivraient au tétanos, à la scarlatine, à la rougeole, à la polio, à la grippe, à un oedème, à la typhoïde, à la guerre, à un accident de cheval ou à un accouchement tragique.