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Citation de Luniver


Il semble qu'on tienne en réserve, à mon intention, un vent d'est particulièrement aigre, quand je vais me baigner de grand matin ; on trie tous les cailloux pointus pour les mettre par-dessus les autres, on aiguise les rochers et on dissimule leurs pointes sous une légère couche de sable, pour que je ne les voie pas, et on emmène la mer à trois kilomètres, de sorte que je suis obligé de serrer mes bras contre moi et de sautiller, tout grelottant, dans quinze centimètres d'eau. Et quand j'arrive à la mer, elle est glacée et tout à fait agitée et mufle avec moi.

Une énorme vague m'enlève et me plaque, de toutes ses forces, en plein sur un rocher qu'on a mis là pour moi. Et avant que j'aie pu crier : « Aïe ! Houlà ! » et me rendre compte des dégâts, la vague s'en retourne et m'emporte au large. Je me mets à nager frénétiquement vers le rivage, me demandant si je reverrai jamais mon chez moi et mes amis, et regrettant de n'avoir pas été plus affectueux envers ma petite sœur quand j'étais gamin. Je viens juste d'abandonner tout espoir, lorsqu'une vague, en se retirant, me laisse étalé sur le sable comme une étoile de mer, et en me relevant, je me retourne et découvre que je viens de nager comme un perdu dans soixante centimètres d'eau. Je regalope vers la place, me rhabille, et rentre la tête basse à l'hôtel, où il me faut faire semblant d'avoir pris un bon bain.
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