Je suis sorti de prison comme d’autres sortent de Saint-Cyr, une sorte de décoration qui m’imposait dans la cour des grands. Je suis allé voir « La fureur de vivre », « Sur les quais », des dizaines de fois. Je savais que la seule façon d’ouvrir définitivement les portes de la prison et de la misère, c’était par la transgression de l’intelligence, le raisonnement, l’analyse, là où la société française ne m’attendait pas. Mais il m’a fallu attendre de longues années avant de passer de la page des faits divers à la page littéraire