France, mère des arts, des armes et des lois,
Tu m'as nourri longtemps du lait de ta mamelle :
Ores, comme un agneau que sa nourrice appelle,
Je remplis de ton nom les antres et les bois .
Si tu m'as pour enfant avoué quelquefois,
Que ne me réponds-tu maintenant, ô cruelle ?
France, France, réponds à ma triste querelle .
Mais nul,sinon Echo, ne répond à ma voix .
Entre les loups cruels j'erre parmi la plaine,
Je sens venir l'hiver, de qui la froide haleine
D'une tremblante horreur fait hérisser ma peau .
Las, tes autres agneaux n'ont faute de pâture,
Ils ne craignent les loups, le vent, ni la froidure :
Si ne suis-je pourtant le pire du troupeau .