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Critiques de Johan-Frédérik Hel-Guedj (72)
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2 doigts de mensonge

Voilà une lecture bien plaisante, je m'attache de plus en plus à Ruth Rendell...

Atmosphère anglaise à souhait, avec la grande maison aux pièces mystérieuses, la famille foldingue qui vit en huis clos entre deux tasses de thé. Le pasteur, le médecin et le peintre bohème à cheveux longs qui ravage le coeur des ex fans du pasteur...Et des personnages à part, très intéressants.

Kerstin, toute jeune étudiante venue de Suède, est engagée pour s'occuper de John Cosway, un homme de 39 ans considéré par sa famille comme un schizophrène. De fait, l'homme est étrange. Mais sa famille encore plus. Que se cache-t-il derrière cette histoire de folie que l'on raconte à tous ? Bien des secrets que j'ai dévorés avec un très grand plaisir...

Ruth Rendell, une belle conteuse grâce à qui on peut s'échapper loin du quotidien. Que demander de plus ?

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Et l'eau devint sang

Encore une bien bonne histoire de Ruth Rendell !

Deux soeurs, une mère schizophrène, un beau-père mort mystérieusement dans sa baignoire neuf ans auparavant, un fiancé epouvantable, une tante charmante, un fiancé charmant et une belle-mère à tuer, une jeune personne très malhonnête et son boulet de frère ...et surtout, obligatoire, la belle maison victorienne dont on rêve, à Londres...

Qui a tué le beau-père ? Le fiancé épouvantable restera-t-il épouvantable ? Qui mourra aussi ? La jeune personne malhonnête réussira-t-elle son coup ? Où partiront les autres en voyage de noce ?

Délicieux, servi avec du thé, s'il vous plait. Merci.

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Rottweiler

Que de raffut autour de la boutique d'antiquité d'Inez...

Sa vendeuse Zeinab, toujours en retard, fourguerait de la ciboulette à un requin blanc, mais que penser de son père qui menace de la tuer si elle sort le soir, enferme sa soeur à la cave et bastonne la maman ? D'autant plus que Zeinab compte deux fiancés à Londres et collectionne les bijoux qu'ils lui offrent tour à tour...

Ses locataires bizarres : Freddy Perfect, de la Barbade, amant de Ludmilla Gogol, de Minsk ou Manchester, on ne sait pas trop...Jérémy Quick le bellâtre...Will l'attardé mental qui ressemble à David Beckham et rêve d'habiter avec sa tante Becky, qui culpabilise de ne pas l'avoir adopté à la mort de sa soeur il y a fort longtemps...

Inez elle-même, veuve d'un acteur célèbre ayant joué dans une série à succès, Forsyth, où il incarnait un habile policier, et qui ne cesse de se repasser l'intégrale des épisodes...

Sans parler du chien, le Rottweiler, ou plutôt le serial killer, qui d'après la police, signerait ses meurtres d'une morsure...Sauf que non, en fait...Mais on dirait bien que le tueur tourne autour de la boutique...

La police est d'une incompétence totale...

Le meurtrier tue assez peu, il essaie perpétuellement de s'auto-psychanalyser : mais pourquoi je fais ce que je fais ? Suis-je fou ? Traumatisé ? C'est assez comique.

Les autres personnages dansent une ronde agréablement farfelue autour de la boutique.

Très agréable moment de lecture.
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2 doigts de mensonge

Une quatrième de couverture super attrayante et là je me suis dit chouette encore un bon Rendell mais quand j'ai eu fini ce roman eh bien je reste sur ma faim... beaucoup de longueurs, peu d'intrigue et pourtant cette histoire d'héritage, de schizophrène ou encore de famille anglaise névrosée jusqu'à la moelle aurait pu me,tenir en haleine.

La seule chose qui m'ait fait sourire c'étaient toutes les allusions envers les classiques anglais qu'on a pu voir au cours de l'histoire. C'est toujours agréable de voir le clin d'oeil qui apparaît envers Jane Eyre, un Dickens avec ses "grandes espérances" ou encore un domaine comme Manderley.

Bref, ce n'est pas avec ce roman qu'il faut découvrir Ruth Rendell et c'est bien dommage...
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Crime par ascendant

Passionnant, même si j'ai deviné assez vite le pourquoi du comment.

Lord Martin Nanther écrit la biographie de son arrière grand père, le premier lord Nanther, Henry, médecin de la reine Victoria et spécialiste de l'hémophilie. Victoria avait transmis ce gêne à sa famille, et Henry devait veiller sur les princes malades...

Ce personnage a laissé une documentation nombreuse pour ses futurs biographes,mais elle est bien froide et purement factuelle...Or une lettre d'une de ses filles montre que son père était loin d'être un homme lisse. Martin remonte la piste en quête de la vérité, et fait des découvertes pour le moins troublantes.

Pour les amateurs comme moi, c'est une plongée délicieuse dans l'Angleterre victorienne, sa passion de l'apparence et ses vices cachées. C'est aussi une réflexion sur ces hommes( ces mâles) si sûrs d'eux et de leur supériorité, si confiants dans la science et la raison ineccessibles aux pauvres et invalides créatures féminines...Ces imbéciles arrogants qui nous ont précipités dans l'enfer du XXeme siècle ...

Parallèlement, Martin, homme du début de notre siècle, se débat de façon contemporaine avec les mêmes questions que son ancêtre, mais dans d'autres termes. Sa femme, qui enchaine les fausses couches, désire passionnément un enfant, et il est confronté à son exclusion de la chambre des Lords par une nouvelle loi.

Tout ce qui concerne Henry et la quête de Martin à son propos est excessivement intéressant. Les histoires de Martin et Jude son épouse, aussi. Ce qui concerne la chambre des Lords m'a beaucoup moins intéressée, mais c'est un détail et on peut sauter quelques passages sans aucunement perdre le fil du texte.

Une très bonne lecture !
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Crime par ascendant

Lecture reprise deux fois et abandonnée deux fois …



quatrième de couverture : extraits :

Quand Martin Nanther décide d'écrire la biographie de son arrière-grand-père, Henry Nanther, il ne se doute pas de ce qui l'attend !

La façade lisse et parfaite de son aïeul se craquelle et les questions s'accumulent.

La recherche de ses propres racines amène parfois à de bien sombres découvertes, et le médecin à la vie exemplaire qu'est son ancêtre révélera peu à peu sa face cachée, son monstrueux secret…



La lecture est laborieuse entre le déroulé de l'histoire et les extraits du journal du père du chercheur…

Le style de l'auteur alternant de très courtes phrases avec de très (trop) longs développements a nui à mon suivi de lecture...



Dommage, j'aurais aimé savoir qui était cet ancêtre énigmatique !
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Au bonheur des lettres : Mères

Après avoir publié différents volumes de lettres, Shaun Usher nous propose ici un recueil de lettres au sujet commun et universel : les mères. Lettres écrites par des mamans à leur(s) enfant(s) ou lettres adressées à des mamans, nous découvrons des échanges de toutes sortes, drôles ou tragiques, lettres d’adieu, lettres de reproches ou lettres d’encouragement, ce sont avant tout des lettres d’amour, amour filial ou amour maternel. Lettres d’hier ou d’aujourd’hui, elles sont le reflet de leur temps et des évènements majeurs de leur époque (comme les lettres d’adieu d’un soldat kamikaze japonais ou d’un soldat de la RAF). Lettres anonymes ou lettres écrites à (ou par) des célébrités (comme Bette Davis ou Laura Dern), elles ont toutes été choisies avec soin par Shaun Usher pour représenter l’amour inconditionnel unissant une maman à ses enfants, mais aussi l’immense place que celle-ci occupe dans la vie de son enfant.



J’ai donc beaucoup aimé ce recueil, qui m’a émue, me mettant, le temps de 30 lettres, à la place de leur auteur(e). La magnifique présentation de l’ouvrage (proposant une courte biographie des différents protagonistes) n’a rendu ma lecture que meilleure. J’ai refermé ce livre en ayant une seule envie : prendre la plume et écrire à mon tour une lettre d’amour à ma maman !



Un grand merci aux éditions du sous-sol ainsi qu’à Babelio pour l’envoi de ce livre dans le cadre de l’opération Masse Critique.



A lire !

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Rottweiler

Un meurtre, une femme avec une morsure au cou. La presse surnomme l'assassin "Rotweiller". Suivent d'autres assassinats de femmes, mais pour celles-ci, aucune morsure, par contre l'assassin emporte un objet de chacune de ses victimes. Inez, tient un magasin d'antiquité, et retrouve chacun des ses objets disséminés dans son magasin. le tueur, serait-il l'un de ses locataires ?



Le dommage dans ce roman, c'est que l'auteure, nous dévoile trop vite le coupable, il n'y a pas beaucoup d'action, aucun frisson. Il n'en est pas moins que la lecture est agréable.
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Une histoire d'amour africaine

Un livre profond qui est à la fois biographique, historique et engagé.

Certains ont dit qu'il pourrait être transposé au cinéma. C'est ce que je lui souhaite car l'histoire ressemble à celle de Out of Africa en mieux puisqu'elle intègre une dimension éthique plus forte autour d'une cause actuelle : le massacre des pachydermes à cause du braconnage.



Daphné Sheldrick évoque sa vie en Afrique du sud et au Kenya. En tant que descendante d'une famille de colons, la jeune femme est plutôt gâtée par la vie, passe son enfance dans une grande ferme, fait des études soutenues(pour l'époque), a un emploi qui lui permet d'être indépendante, épouse un homme qui la respecte...Or celui-ci en tant que garde va être muté dans l'une des plus grandes réserves d'Afrique qui est replacée sous l'autorité d'un dénommé David Sheldrick. Dès lors, d'abord maladroitement, les deux jeunes gens vont finir par avoir une liaison et Daphné par divorcer et se remarier avec lui.



David Sheldrick est un des premiers à avoir pris au sérieux la menace du braconnage dans les réserves et avoir mis en place un dispositif de lutte, celui des rangers (éco-gardes mobiles et armés) quand Daphné, de son côté, est la première à avoir mis au point une boisson lactée que les orphelins éléphants pouvaient assimiler (celui de vache étant rejeté par leur organisme). Elle s'est aussi occupée d'autres orphelins, rhino, gazelle, putois...quitte à bousculer l'intimité du couple.

Ce couple donne l'impression d'avoir été très complice, uni par les mêmes préoccupations, et est resté longtemps ensemble avant que David ne décède d'un cancer de l'estomac. Mais Daphné veille et elle a poursuivi leur combat en fondant une association au nom de son défunt mari et en ouvrant une pouponnière même si elle fut obligée de quitter la réserve.



Une belle histoire d'amour entre Daphné et les éléphants et entre deux êtres humains, homme et femme. D'où son titre qui ne prend que petit à petit son sens...Les Sheldricks, un couple dans l'engagement envers les animaux à découvrir comme les Warren, le sont dans un tout autre domaine, celui du paranormal.
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Une histoire d'amour africaine

Son histoire d’amour, c’est au départ pour le Kenya où Daphné Sheldrick est née ; puis son admiration pour l’ingéniosité des plantes, son mariage, la naissance de sa fille, sa découverte du Tsavo, au Sud Est du pays, infesté de mouches tsé tsé, inadapté au bétail, et cependant lieu choisi pour accueillir des éléphants et les mettre à l’abri des braconniers. En 1950, aucune structure n’existe quant à la protection des animaux sauvages, le pays étant plutôt tourné vers la révolte de Mau Mau et la perspective de l’Indépendance. Avec David, son second mari et l’amour de sa vie, Daphné envisage un lieu où recueillir des éléphants orphelins (vu le carnage fait pour le commerce de l’ivoire) et les rendre à la vie sauvage, ce qui n’est pas une perte, un chagrin, mais le vrai sens de leur travail.

Le couple doit lutter contre les braconniers, qui ne comprennent pas que la source de leurs revenus leur soit soudain interdite, et aussi contre les pressions quant à la surpopulation des éléphants dans cette région du Kenya et la décision de leur abattage, auquel s’oppose David sans toujours avoir gain de cause mais en faisant changer les consciences. Ils découvrent, en les regardant vivre, l’intelligence, la politesse, les manières sophistiquées et télépathiques de communiquer qu’ont les animaux sauvages, l’accord tacite entre les oiseaux et les crocodiles , par exemple.

« En s’occupant d’animaux domestiques ou sauvages, on vit toute une palette d’émotions, de l’amour au chagrin », dit elle.

Ils observent donc, soignent, nourrissent et donnent de l’amour aux animaux blessés ou orphelins. Les carnages continuent et même se multiplient au Tsavo, David et Daphné découvrent chez les éléphants la sensibilité, la force des liens familiaux, leur mémoire puissante, ainsi que le sens très réel de la mort. Ce sont les éléphants, à la mort de David, qui montrent à Daphné comment surmonter l’adversité, comment pleurer et porter le deuil, mais aussi comment revivre et pardonner.

Ils assistent à la fermeture des parcs nationaux, à l’arrêt de la vente des cornes d’éléphants et de rhinocéros qui les faisaient vivre (hors braconnage, bien entendu !), puis David meurt. Sa femme fonde le David Sheldrick Mémorial, continue son action, se dévouant à la protection de la faune sauvage et l’élevage des inévitables orphelins. Le martyre des éléphantes matriarches qui voient mourir les siens l’aide à supporter son propre malheur.

Et, surtout, elle assiste au changement de mentalité et à la prise de conscience. Et aussi, elle reçoit parfois la visite inopinée d’anciens éléphants orphelins, comme pour accueillir les nouveaux arrivants . Enfin elle écrit ce livre merveilleux.

Daphné Sheldrick est morte en 2018, leur fille continue l’action de ses parents. Que vivent les éléphants, ces animaux si attachants !

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2 doigts de mensonge

Lu dans le cadre de mon pioche dans ma PAL du mois de février, j'ai dès le début était intriguée par cette histoire familiale et l'envie de vite tourner les pages pour connaître la fin m'a prise rapidement. L'histoire est racontée, 35 ans après par une femme qui jeune fille a été embauchée par une famille, disons un peu spéciale, pour s'occuper du fils de la famille atteint de troubles mentaux. L'auteure a réussi dès les premières pages a susciter ma curiosité et j'ai lu ce livre avec le besoin de connaître le dénouement de cette histoire, je pense que heureusement que ce suspense été présent car sinon j'aurais trouvé ce livre un peu longuet, certaines scènes sont assez répétitives, le fait que ce soit raconté par une personne qui nous relate l'histoire comme si elle était assise dans un fauteuil en face de nous est au bout d'un moment un peu lassant. Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment de lecture, mais ce livre ne sera pas un souvenir inoubliable et ne fera pas parti des livres dont j'aurais envie de conseiller à tout le monde.

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Crime par ascendant

Ruth Rendell est la seule romancière à savoir créer des énigmes qui ne sont pas policières dans des histoires qui ne le sont pas non plus mais qu'on lit quand même comme des polars. Elle sait tout y faire, et surtout nous captiver, là où d'autres auteurs nous auraient déjà lassés, et fait lâcher le roman... au détour de recherches généalogique, on peut découvrir parfois des secrets qui ont force d'énigme policière, et cela suffit à donner un bon roman.
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2 doigts de mensonge

Est-ce vraiment un polar ? Le meurtre n'arrive que dans les dernières pages et il n'est pas réellement élucidé. En revanche, c'est une peinture assez réjouissante, car menée avec beaucoup d'humour, d'une Angleterre rurale qui n'a pas beaucoup bougé depuis Jane Austen : les vieilles demoiselles espèrent toujours épouser le vicaire, les douairières terrorisent toujours tout leur monde. Et nous avons, en prime, une magistrale caricature de play-boy nullissime, pique-assiette et picoleur, qui sème la zizanie partout où il passe, objet de tous les désirs réduit à peu de choses par l'humour de la narratrice.

Question : Ruth Rendel, l'autre grande dame du polar anglais, a-t-elle voulu se mesurer à P.D.James dans l'évocation des atmosphères victioriennes ?

Une bien agréable lecture, en tous cas.
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Crime par ascendant

The Blood Doctor


Traduction : Johan-Frederik Hel-Guedj





En dépit de quelques longueurs et de pas mal de complexités qui peuvent rebuter le lecteur lambda, "Crime par Ascendant" est un roman passionnant que l'on dévore d'un bout à l'autre bien que, on le sent tout de même, nous soyons loin avec ce livre d'un crime classique.


Comme dans "Le Journal d'Asta", c'est un peu comme si Rendell affinait la définition du mot "meurtre." Je m'explique : un parent qui abuse sexuellement de ses enfants ne les "tue" pas au sens physique du terme ; mais il tue pourtant en eux quelqu'un qui ne ressuscitera plus jamais au cours de leur vie d'adulte. Pourtant, même si la loi reconnaisse ce parent passible d'un crime dans le cas où il se fait prendre, elle ne saura le condamner pour meurtre.


Et pourtant, il s'agit bel et bien d'un meurtre.


Dans le cas de Henry Nanther, médecin ordinaire de la reine Victoria et spécialiste de l'hémophilie, c'est d'un crime moral ou spirituel qu'il s'agit, doublé au moins d'un crime physique qui cependant aurait pu être très difficilement jugé devant une cour.


Pas d'inceste cependant, pas d'agression sexuelle. Il semble bien qu'Henry ait été porté sur les hommes plus que sur les femmes mais ce victorien exemplaire était aussi un terrible refoulé. Sa vie sexuelle est celle de tout gentleman bien né de l'époque : une maîtresse qu'on entretient et que l'on abandonne lorsqu'on se marie, une épouse fidèle et une flopée d'enfants. Et puis le travail, la situation sociale - pour lui privilégiée.


Henry n'a guère aimé ses filles mais il mourut après le coup fatal que lui porta le décès du dernier de ses fils, George. De quoi le jeune garçon est-il mort justement ? Tout le problème est là.


Très lentement, la vérité va s'imposer à son descendant direct, Martin, quatrième lord Nanther, qui a entrepris de rédiger sa biographie. Une vérité qu'il a tout d'abord bien du mal à distinguer puisque, en parfaite harmonie avec le siècle où vécut "le docteur sanglant", elle apparaît tout d'abord surchargée de détails plus ou moins auxiliaires, semblables à ces bibelots et à ces ramasse-poussière dont les intérieurs victoriens se trouvaient envahis.


Peut-être le lecteur comprend-il avant Martin mais le plaisir d'une intrigue bien menée reste tout de même au rendez-vous de ce livre qui tient plus du roman psychologique classique que du roman policier. ;o)
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Au bonheur des lettres : Mères

Moi qui adore le genre épistolaire, j'ai passé un savoureux moment de lecture avec ces 30 lettres écrites par ou pour des mères. Dans ce recueil, la lettre la plus ancienne date du IVème siècle de notre ère, elle est écrite par une jeune égyptienne et la plus récente a été rédigée en 2018.

Certaines missives sont vraiment désopilantes notamment la lettre 17 écrite par la mère de Winston Churchill qu'elle lui adresse suite à un mauvais bulletin scolaire et dans laquelle elle s'inquiète pour l'avenir de son fils. Certaines sont surprenantes notamment la lettre 1 adressée à Joan Rivers mais surtout la lettre 8 celles que Bette Davis et sa fille échangent par l'intermédiaire de leur autobiographie, cette dernière est vraiment déroutante.

D'autres m'ont profondément touchée et émue, je pense notamment aux deux dernières lettres qui terminent ce recueil.

J'ai beaucoup apprécié le petit texte de contextualisation qui précède chacune des lettres.



Je remercie chaleureusement les éditions du sous-sol et Babelio pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre d'une opération masse critique.

Je vous recommande chaudement la lecture d'Au bonheur des lettres : mères si touchante. Merci aussi à Shaun Usher pour ce recueil.

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Une histoire d'amour africaine

Si seulement ce livre pouvait devenir un film! Cela sensibiliserait peut-être le public à la cause des éléphants avant que celle ci ne soit perdue.

Et cela rendrait un hommage mérité à Daphné Sheldrick qui a dédié sa vie à la sauvegarde de ces animaux si intelligents et sensibles.

Elle perpétue encore aujourd'hui avec ses orphelinats pour éléphants au Kenya l'oeuvre de son mari David, qui a créé entre autre les réserves nationales du Kenya pour protéger la faune africaine des braconniers.



C'est l'histoire de sa vie que Daphné raconte dans ce livre, de son enfance au Kenya dans une ferme, à sa rencontre avec David alors qu'elle était déjà mariée, de son coup de foudre pour cet homme qui avait une connaissance sans précédent de la faune africaine et qui a tant oeuvré pour sa conservation.

Daphné parle également de son amour pour le Kenya, des animaux qu'elle recueillait et soignait dans le jardin de sa maison avec ses filles. Jusqu'au jour ou elle s'est mis en tête de sauver les éléphants orphelins qui lui étaient régulièrement amenés et qui jusque là mourraient tous de faim.

Elle a été la première à trouver la formule lactée qui leur permettait de survivre, remplaçant le lait maternel.



Cette histoire de vie est passionnante, la vie d'une femme, l'histoire d'un pays, de ses habitants, de ses animaux, et de la lutte constante pour les sauvegarder malgré les massacres gigantesques qui ont eu lieu lors des années 80.

Une lueur d'espoir, en priant pour que la valeur de l'ivoire baisse, et permette enfin aux éléphant d'avoir plus de valeur vivants que morts. Et que Daphné concrétise son rêve de sauver pour de bon ces géants si attachants.

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Crime par ascendant

Très intéressée comme beaucoup aujourd'hui par la généalogie j'ai beaucoup appréciée cette recherche généalogique du personnage principal pour comprendre qui était son arrière-grand père afin d'établir sa biographie.



C'est un roman qui prend son temps, on suit les méandres de la recherche, des cousins rencontrés, mais aussi du quotidien entre l'épouse du narrateur et ses derniers jours à la chambre des lords.



Pas beaucoup de suspense, mais un roman très intéressant qui me semble bien rendre la recherche généalogique et parfois les mystères qu'on y décèle.
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La fin d'Alice



Sujet dérangeant s'il en est.

Amy Michael Homes s'est attaquée au tabou absolu : l'enfance, la sexualité et le crime. Trois mots qui résument l'acte pédophile dans lequel l'amour et la mort se lancent dans une danse endiablée où la vie n'a plus de place lorsque passion et folie se sont confondues dans le dernier pas et que la musique s'arrête sur une dernière note qui vrille le coeur du couple "infernal".

Elle l'a fait avec d'abord une plume exceptionnelle. Sa langue est belle et ce don syntaxique lui permet de surmonter les interdits, transcender la lecture de l'abject, non pas pour le dédouaner mais pour que le lecteur accepte de le lire au-delà de ses a priori, de ses tabous, de ses principes, de ses valeurs... au-delà de ce qu'il attribue, souvent à tort, comme limites, comme frontières au roman, et à sa perception d'un monde aux horizons toujours plus élargies au fur et à mesure que nous consentons à en explorer ses recoins les plus sombres.

J'ai mentionné les formidables qualités d'écriture de l'auteur... je dois y ajouter l'originalité d'une structure narrative qui chevauche habilement le temps et l'espace.

Ce bouquin est transgressif, hypnotique, esthétique et émétique... c'est un grand bouquin ( "enseigné à l'université dans les formations de thérapeutes soignant les pédophiles")... qui donne à penser autant qu'à juger, mais l'un ne va pas sans l'autre.

Pour certains ce livre sera insoutenable, insupportable... pour d'autres, il sera à la fois une leçon de stylistique et une leçon de vie.
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La fin d'Alice

Critique de HERVÉ AUBRON pour le Magazine Littéraire



Les noms des deux protagonistes principaux de La Fin d'Alice ne nous sont pas connus - on devra se contenter, pour le narrateur, de Loustick, un surnom hérité de l'enfance. On pourrait être tenté de faire de ce livre une subliminale suite de Lolita. Imaginons que Humbert Humbert, le narrateur du roman de Nabokov, n'est pas mort peu de temps avant son procès - comme il était annoncé dans le préambule de Lolita -, qu'il vit toujours quelque part en prison, où il se fait régulièrement violer par son voisin de cellule. Il se remémore sa liaison avec sa Lolita passée (la sienne s'appelait Alice), mais n'en élude pas cette fois-ci, derrière le rideau des métaphores, la réalité charnelle. Il relate aussi - révélation - comment il s'est fait abuser par sa mère démente. Il rapporte enfin, sur un mode indirect libre, les lettres d'une admiratrice inconnue : attirée par un garçon de 12 ans, une étudiante lui raconte par écrit ses manoeuvres d'approche et bientôt la consommation de ses pulsions. Le destinataire cramoisi est touché par cette jeune oie prédatrice, il en est un temps presque amoureux.

L'Américaine A. M. Homes, auteur de La Fin d'Alice, ne manque pas de courage. Il aura fallu attendre dix-sept ans pour que son troisième roman (elle en a écrit quatre autres depuis) paraisse en France. Il aurait pourtant dû être traduit dans la foulée, mais l'éditrice de l'époque a flanché lorsque l'affaire Marc Dutroux a éclaté, craignant que le livre soit réduit à une complaisante esthétisation de la pédophilie, alors érigée comme l'exclusive forme de la monstruosité. On a depuis expérimenté bien d'autres nuances de ténèbres. À l'heure où tout semble avoir été étiqueté et décrit, y compris la sexualité la plus franche, la pédophilie demeure l'un des derniers confins de l'indicible ou de l'irreprésentable. Ce qu'on appellerait un tabou si même ce terme n'avait été galvaudé. C'est à l'évidence l'un des ressorts d'A. M. Homes : est-il tenable, à la lisière du XXIe siècle, que la littérature passe globalement sous silence une telle réalité ? Est-il possible de se mettre dans la peau d'un pédophile ?

L'enjeu n'est pas mince. Comment compatir avec une hyène tourmentée sans angéliquement l'absoudre ? Comment « comprendre » l'impardonnable ? Eh bien, A. M. Homes y parvient, alors même qu'elle ne nous épargne rien sur ce que peut un corps (écueil que Nabokov contournait, faisant de cette occultation virtuose le gage de son génie). Elle y parvient en gardant à l'oeil les innombrables récifs de la passe où elle s'est engagée. Et d'abord la provocation irraisonnée, le gore ricanant : il n'y en a pas une once, même durant les scènes les plus insoutenables. C'est que le Loustick narrateur est aussi dégueulasse qu'émotif, aussi pervers que terrifié par ses propres actes. Il s'adresse parfois au lecteur et le met en garde : « Jouir et se sentir dégoûté, totalement horrifié, n'est en rien un motif d'inquiétude - moi ça m'arrive tout le temps. [...] si j'ai touché une corde plus profonde et réveillé le violeur vicieux qui sommeillait en vous, qu'il est pris de tics et de démangeaisons, je vous conseillerais d'éviter autant que possible les situations de stress. [...] Je vous suggère de désamorcer ces pulsions imprudentes en discutant le plus possible avec votre épouse, et en laissant, peut-être, quand vous dormez, la lumière allumée. » Oui, le livre peut aussi être drôle - un comble.

Autre écueil conjuré, à l'inverse : celui de la pure dextérité, du narcissisme créateur se gargarisant de sa capacité à transmuer n'importe quelle boue en or - et n'est-ce pas ce que l'on peut parfois reprocher à Lolita ? Chez A. M. Homes, si impressionnante soit l'écriture, certaines choses ne passent pas, ne pourront jamais passer, et c'est comme si une artiste consentait à érafler son si fin tissage contre des silex désespérément coupants. Tout au plus pourrait-on parfois lui reprocher un usage trop athlétique du montage alterné ainsi qu'une légère surcharge pondérale dans les mânes littéraires invoqués : il n'était pas nécessaire d'ajouter à l'évident sequel de Lolita la référence à Alice au pays des merveilles - quand bien même Nabokov a traduit Lewis Carroll et a explicitement déclaré que le clergyman anglais avait été l'un des modèles de Humbert.

La grande question de La Fin d'Alice n'est pas seulement celle de la pédophilie, c'est celle de l'abus. Nous devons tout au long nous fier au récit du Loustick, avec le risque de nous laisser confondre. Jusqu'à quel point fantasme-t-il les péripéties scabreuses qu'est censée lui rapporter sa correspondante ? Affabule-t-il les exactions dont il a été victime ? Ou l'ascendant que prend sur lui l'entreprenante Alice ? Il y a là une théorie sous-jacente de la littérature : bravant l'indicible, une écriture peut abuser d'un lecteur, celui-ci étant aussi capable d'abuser d'un texte en y projetant ses propres lubies. Existe-t-il un roman absolument éclairé, fondé sur un parfait consentement mutuel entre le narrateur et le lecteur ? Rien n'est moins sûr, la littérature tenant peut-être à ce terrible couple pathologique où aimer revient à dévorer.

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Crime par ascendant

Lu ce week end entre deux fiestas.



Ruth Rendell est vraiment la maîtresse pour camper des histoires sans en avoir l'air. Doucement, lentement elle situe les personnages et nous les rend attachant ou détestable ou même ambivalents, selon son bon vouloir.

A chaque fois je m'y fais prendre. Je tourne, un peu dédaigneusement, autour de ses romans: il y a tant de livres à lire, pourquoi encore un polar ou un roman à énigme? Et puis, une fois le roman ouvert... je ne peux plus le lâcher et ses personnages deviennent mes compagnons du jour, et de la nuit quelquefois: essayez donc "Le journal d'Asta" et vous verrez.



Crime par ascendant, m'a donc captivée tout le week-end:

un jeune lord, Martin Nanther, en train de perdre son droit de siéger à la Chambre(des lords) décide d'écrire la biographie de l'ancêtre qui lui a permis d'accéder à la pairie: Henry Nanther.

Son arrière-arrière grand père, médecin à la cour de la reine Victoria, s'était spécialisé dans l'étude d'une maladie génétique rare: l'hémophilie.

Au cours de ses recherches, Lord Nanther va faire des découvertes intrigantes sur son aïeul. Il va également vivre des difficultés au sein de son couple et devra faire des choix auxquels il ne s'attendait pas.



Bon, j'ai essayé de ne pas trop en révéler sur l'histoire, et du coup ça a l'air un peu plat, mais je vous assure que ça vient de moi: "Crime par ascendant" est un roman passionnant que j'ai eu grand plaisir à lire.
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