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Citation de le_Bison


A l’automne soixante-trois, je posais des pièges à Castor dans le Colorado. Charley avait perdu sa main l’année d’avant, il était à Denver à ce moment-là, pas avec moi. Les castors avaient pas encore fait leur fourrure, alors j’ai laissé mes pièges près du torrent où je m’étais installé et j’ai emmené ma mule dans les montagnes ; j’espérais attraper quelques ours. On m’avait dit que leur peau était bonne cette année-là. J’ai dû passer près de trois jours à arpenter le flanc de la montagne sans en voir un seul. Le quatrième jour, j’essayais de grimper plus haut et plus au nord quand je suis arrivé à un endroit où la montagne était coupée net par une gorge. J’ai pensé qu’il y avait peut-être un cours d’eau où les animaux allaient boire, alors je suis descendu. Ça m’a pris une bonne partie de la journée. Au fond, y avait pas de cours d’eau mais une bande de terre nue de trois ou quatre mètres de large, plate et dure comme de la pierre ; on aurait dit une route qui traversait la montagne. Dès que j’ai vu ça, j’ai su ce que c’était, mais je pouvais pas en croire mes yeux. Les bisons… Ils avaient piétiné la terre pendant des années avec leurs allées et venues. J’ai passé le reste de la journée à suivre la piste, et un peu avant la tombée de la nuit, j’ai débouché sur une vallée au fond plat comme un lac. Elle passait entre les montagnes, à perte de vue. Et elle était couverte de bisons, en petits troupeaux. De la fourrure d’automne, plus épaisse et de meilleure qualité que celle d’hiver chez les animaux qui broutent dans les plaines. De là où je me tenais, j’ai estimé qu’il y avait trois à quatre mille têtes ; sans compter ceux qui étaient cachés par les montagnes.
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