AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Woland


Woland
20 septembre 2010
[...]
... Lizzie Borden prit une hache
Et donna quarante coups à sa mère ;
Quand elle vit ce qu'elle avait fait,
Elle en donna quarante-et-un à son père. ( 1 )


C'est principalement à travers cette comptine que l'on a conservé le souvenir de la plus célèbre affaire de meurtre de l'histoire criminelle des Etats-Unis au XIXème siècle. Mais si les auteurs inconnus de ces vers cruels avaient voulu être responsables et précis dans leur évocation du drame, ils auraient dû en donner une version moins flatteuse pour l'oreille mais plus conforme aux faits établis dans cette affaire qui, officiellement, n'a pas pu être résolue :

Quelqu'un prit une hachette
Et donna dix-neuf coups à la belle-mère de Lizzie Borden ;
Quatre-vingt-dix minutes après,
Il ou elle en donna un et dix de plus à son père.


Un seul coup avait suffi pour le tuer ; les dix autres constituaient manifestement un overkill. Mais, comme on le verra, du point de vue comportemental, c'était un type d'acharnement très différent de celui constaté pour les meurtres de Whitechapel [les meurtres de Jack l'Eventreur].

Qu'y avait-il de particulier dans ce meurtre brutal commis en plein jour dans une petite ville prospère de la Nouvelle-Angleterre, au plus fort de la révolution industrielle, pour susciter un tel émoi non seulement en Nouvelle-Angleterre, mais aussi, en l'espace de quelques jours, dans tout le pays et même dans le monde entier, comme l'affaire de Jack l'Eventreur, quatre ans auparavant ? Eh ! bien, d'abord, les femmes comme il faut ne sont pas accusées d'avoir, de sang-froid, tué des gens à coups de hache. Si les meurtres de Whitechapel touchaient au potentiel de brutalité aveugle, et à la perte d'une certaine innocence du public à propos de la présence du mal dans un monde confiant et satisfait, cette affaire révélait le potentiel de violence tapie dans les familles apparemment normales et la perte d'innocence encore plus profonde et plus aiguë que cela supposait. ...

( 1 ) : ce quatrain anonyme est un classique de la poésie enfantine américaine. Le texte anglais est : "Lizzie Borden took an axe / And gave her mother forty whacks ; / When she saw what she had done, / She gave her father forty-one."[...]
Commenter  J’apprécie          40





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}