Citation de lesptitchats
Cela nous intrigue de savoir ce que cela fait comme impression de passer de la liberté de Paideai à l'organisation rigide d'un lycée public. Une des questions le plus souvent posées aux systèmes éducatifs alternatifs concerne leur capacité à préparer les élèves à affronter le monde "réel". "La première que j'ai remarquée, c'était que nous devions nous asseoir en rangs, au lieu de nous mettre en cercle", raconte Laura, incrédule. Ses poignets, où étincellent des bracelets d'argent, joignent le geste à la parole. "J'étais choquée de devoir tourner le dos à mes amis... Aussi, les relations entre les enseignants et les élèves, et entre les élèves eux-même, sont tellement différentes. D'une certaine façon, c'est une ambiance ultra masculine, j'avais l'impression de voir des hommes qui criaient tout le temps et qui disaient aux autres ce qu'ils devaient faire."
Elle explique que Paideai lui a appris comment apprendre, ce qui lui donne un avantage énorme sur les autres lycéens qui ne semblent être motivés que s'ils subissent une contrainte ou sont dirigés. "Je suis plus heureuse qu'eux, poursuit-elle, les lycéens sont contents aussi, mais c'est un bonheur superficiel. Une fois qu'ils ont éteint leur ordinateur, ils ne savent plus quoi faire. Nous nous trouvons le bonheur avec nos amis, en parlant avec les gens, en rencontrant les autres."
Je leur demande : "Est-ce que vous vous considérez comme anarchistes?" "Non, répond Johanna, nous n'avons as assez de connaissances ou d'expérience pour nous dire anarchistes." Isa et moi sommes stupéfaits devant tant d'humilité. Il nous es arrivé bien souvent de rencontrer des adolescents qui prétendaient être des anarchistes convaincus et arboraient un "A" encerclé, le symbole de l'anarchie, sur leur sweat-shirt à capuche noir, comme garantie de leur engagement. Mais la référence est pour eux plus une affaire de mode et d'attitude qu'autre chose, tandis que ces deux adolescentes, qui ont passé quatorze années de leur vie à cogérer une communauté de cinquante enfants et adultes selon des principes anarchiste, ne se sentent pas dignes de revendiquer cette étiquette.
Elle explique que Paideai lui a appris comment apprendre, ce qui lui donne un avantage énorme sur les autres lycéens qui ne semblent être motivés que s'ils subissent une contrainte ou sont dirigés. "Je suis plus heureuse qu'eux, poursuit-elle, les lycéens sont contents aussi, mais c'est un bonheur superficiel. Une fois qu'ils ont éteint leur ordinateur, ils ne savent plus quoi faire. Nous nous trouvons le bonheur avec nos amis, en parlant avec les gens, en rencontrant les autres."
Je leur demande : "Est-ce que vous vous considérez comme anarchistes?" "Non, répond Johanna, nous n'avons as assez de connaissances ou d'expérience pour nous dire anarchistes." Isa et moi sommes stupéfaits devant tant d'humilité. Il nous es arrivé bien souvent de rencontrer des adolescents qui prétendaient être des anarchistes convaincus et arboraient un "A" encerclé, le symbole de l'anarchie, sur leur sweat-shirt à capuche noir, comme garantie de leur engagement. Mais la référence est pour eux plus une affaire de mode et d'attitude qu'autre chose, tandis que ces deux adolescentes, qui ont passé quatorze années de leur vie à cogérer une communauté de cinquante enfants et adultes selon des principes anarchiste, ne se sentent pas dignes de revendiquer cette étiquette.
